TAHA BOUHAFS. (Photo by JOEL SAGET / AFP)

"J'ignore ce dont on m'accuse", Taha Bouhafs, ex-candidat dans le Rhône, sort du silence et attaque les Insoumis

Taha Bouhafs est sorti du silence mardi 5 juillet et donne sa version des faits sur son retrait de candidature à Vénissieux aux législatives. Il en profite pour attaquer la France insoumise et Clémentine Autain, dans une lettre ouverte qui leur est adressée directement.

Ambiance à gauche. Deux mois après le retrait officiel de sa candidature, l'ex-candidat LFI aux élections législatives Taha Bouhafs sort enfin du silence. À travers un long communiqué, le journaliste militant explique sa version des faits et retrace le récit des quelques jours où le candidat s'est retrouvé dans la tourmente. Tout au long de la lettre ouverte adressée au parti de la France Insoumise, Taha Bouhafs charge la famille politique de Jean-Luc Mélenchon et cite plusieurs fois les conversations privées échangées avec Clémentine Autain, particulièrement présente dans la sphère médiatique. Sa version diffère bel et bien de celle avancée par les Insoumis.

Pour rappel, le 10 mai dernier - avant les élections législatives -  Taha Bouhafs publie un communiqué dans lequel il annonce son retrait du scrutin. "Continuez à vous battre. Pour ma part, j'ai essayé mais je n'y arrive plus", concluait le communiqué. Dans la même semaine, Mediapart révèle l'ouverture d'une enquête interne visant Taha Bouhafs, alors accusé de violences sexuelles. Depuis, silence radio de l'intéressé qui avait donc retiré sa candidature au profit de Idir Boumertit, élu depuis député à l'issue du second tour le 19 mai dernier.

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Aucune confrontation, selon Bouhafs

C'est seulement en milieu de journée, mardi 5 juillet, que Taha Bouhafs a publié un long communiqué sur son compte Twitter. Le journaliste militant charge alors Clémentine Autain et révèle le contenu des discussions échangées dans un café. "Nous ne sommes pas des juges. Pendant 1000 ans, les femmes n'ont pas été entendues, tu payes peut-être aussi pour les autres, mais c'est comme ça, c'est un parti pris politique", explique Clémentine Autain à Taha Bouhafs, selon son communiqué. Avant de lui soumettre l'idée selon laquelle un retrait de candidature suite aux trop-pleins d'accusations racistes pourrait justifier légitimement cette annonce, sans lui porter préjudice.

De son côté, l'intéressé demande à être confronté aux accusations dont il semble être victime. Il n'obtiendra qu'une réponse négative et une réponse de la députée NUPES de la 11e circonscription de Paris. "J'appuierai cette version publiquement [celle du racisme, ndlr]". Il refuse dans un premier temps cette proposition de Clémentine Autain, avant de se raviser et de publier finalement le dit-communiqué.

Taha Bouhafs (Photo par Julien De Rosa / STR / AFP)

Dans son tweet, Taha Bouhafs martèle ne jamais avoir été confronté aux accusations dont il est suspecté. Pourtant, il assure avoir envoyé plusieurs courriers en interne au parti pour que ces rencontres aient lieu, sans jamais obtenir de réponse. De l'autre côté, le parti insoumis révèle que ces confrontations ont bel et bien eu lieu.

Manque de clarté du parti

Selon le militant, le discours public et les tractations en interne au sein de LFI diffèrent très largement. "Je vois Clémentine Autain se féliciter dans les médias que l'affaire serait  « réglée en cinq jours »". [...] Elle avance que la procédure n'avait pas à aller jusqu'au bout puisque je me serais retiré de moi-même. Mais c'est précisément sur sa demande que je me suis retiré, pour qu'une procédure se déroule sereinement. J'apprends donc qu'il n'y aura pas d'enquête, pas de vérification, pas de confrontation. Taha éliminé. L'affaire est réglée, circulez il n'y a rien à voir", se désole Bouhafs. Plus loin dans le communiqué, le journaliste réitère tout son soutien aux femmes victimes de violences sexuelles dans leur quotidien.

Au bout de six pages de communiqué, il conclut : "Après une longue période de silence public et après plusieurs relances internes, je reviens vers vous par cette lettre pour vous demander une procédure juste et équitable dans laquelle je pourrais savoir ce que l'on me reproche exactement. Vous en avez l'obligation politique [...] je suis toujours statutairement membre de la France insoumise", menace l'ex-candidat déchu.

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