Cinq ans de prison pour avoir poignardé son ex

Le 11 janvier 2009, un désespéré poignardait de plusieurs coups de couteau celle qui venait de le quitter une quinzaine de jours auparavant. Il a été condamné à 5 ans de prison par le Tribunal correctionnel de Lyon.

« Vous avez perdu la tête mais à cause de quoi précisément ? » La 6ème chambre correctionnelle de Lyon a condamné, mardi 15 juin vers 19 h. 40 après une audience de plus de 4 heures, un homme de 49 ans à une peine de 5 ans de prison et 8 000 euros d’amende pour avoir poignardé à plusieurs reprises son ex aujourd’hui âgée de 33 ans. Un jugement sans appel où il aura été bien difficile, sinon impossible, de savoir ce qu’il s’est vraiment passé dans l’esprit du prévenu le jour de ce drame conjugal.

Les faits s’étaient déroulés le dimanche 11 janvier 2009, en fin d’après-midi, dans l’appartement de son ancienne concubine à Lyon. Dépressif depuis leur rupture une quinzaine de jours auparavant - ils devaient se marier en juillet 2009 -, cet agent de sécurité était passé chez elle, la veille au soir, pour essayer de reconquérir celle qu’il soupçonnait à tort d’avoir un amant. Absente, car partie dormir chez une amie en vertu des harcèlements qu’elle subissait au quotidien, l’individu, jaloux et possessif, avait finalement décidé de l'attendre à son domicile. Sur ce sujet, le Procureur de la République a parlé d’une véritable « montée en pression » qui aurait permis la tournure sordide des évènements qui allaient suivre.

Le lendemain aux environs de 16 heures, à son retour et malgré la présence de trois personnes, l’homme avait forcé la victime, tout en à la traînant par les cheveux, à pénétrer dans sa chambre où il avait saisi un couteau muni d’une lame de 20 cm. La plaquant à califourchon sur son lit, il s’était alors déchaîné sur elle et lui avait violemment asséné 6 coups dont deux au niveau du cou et du thorax. C’est un ami qui avait alors réussi à s’interposer entre la femme ensanglantée et l’homme désespéré. Paniquée et blessée, la victime s’était réfugiée chez des voisins et avait été ensuite transportée dans un état grave à l’hôpital. Pendant ce temps, son ancien compagnon avait tenté de se suicider en voulant se jeter du 4ème étage de l’immeuble. Il était rapidement revenu sur sa décision et avait ensuite pris la fuite jusqu’à Vienne avant de se rendre à la Police à 21 heure 50.

Il s’est avéré que le couteau avait été amené par l’agresseur et placé dans la chambre de la victime. Il ne s’agissait donc pas, contrairement aux apparences, d’une dispute « conjugale » qui avait dégénérée mais bel et bien d’une scène préméditée. Placé en détention provisoire, il avait donc été logiquement mis en examen pour tentative d’homicide volontaire. Les Assises de Lyon, en vertu de nombreuses discordances, avaient cependant renvoyé, le 22 février 2009, par ordonnance l’affaire au Tribunal correctionnel de Lyon.

Le Procureur de la République aura finalement retenu et requis contre un homme visiblement perdu dans ses regrets les trois circonstances aggravantes au premier titre du chef figuraient préméditation, agression avec une arme et violences conjugales. Le Président du Tribunal, qui a rejeté le sursis avec une mise à l’épreuve, a suivi les réquisitions du Ministère Public et porté la condamnation à 5 ans de prison L’accusé, déjà inculpé pour des faits similaires en 1994 pour lesquels il avait été d’ailleurs enfermé 14 mois, risquait jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euro d’amende.

Dans sa plaidoirie, la partie civile a tenu à rappeler qu’en France « il y avait eu 640 000 victimes de violences conjugales en 2009 et que sa cliente en faisait partie ». Le prévenu, avant de quitter menotté le box des accusés, a demandé « pardon » tout en jurant qu’il n’avait « jamais eu l’intention de tuer » celle qu'il aimait.

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