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© Tim Douet

Canicule : à Lyon, "il n’est pas prévu de forte dégradation de la qualité de l’air"

"Mauvaise" en raison des fortes chaleurs qui favorisent la création d’ozone, la qualité de l’air ne devrait pas se dégrader outre mesure dans l’agglomération lyonnaise. 

Habituellement, fortes chaleurs et activité humaine ne font pas bon ménage, les polluants que nous émettons étant transformés en ozone dans l’atmosphère. Créant des "conditions pas très favorables pour ceux qui ont des difficultés à respirer, qu’ils soient jeunes ou âgés", explique Mario Duval, responsable technique chez Atmo, l’organisme chargé de mesure la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Crédit Atmo Auvergne-Rhône-Alpes

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Une qualité de l'air mauvaise

Alors que la canicule dure depuis déjà dix jours dans la métropole de Lyon, ce lundi 21 août les concentrations d’ozone sont donc "importantes", offrant une "mauvaise qualité de l’air" aux Lyonnais. Pourtant, la situation est encore loin d’être catastrophique et on ne se dirige pas vers un pic de pollution. "Les seuils entraînant la prise d’arrêtés préfectoraux pour améliorer la qualité de l’air n’ont pas été atteints et on ne prévoit pas, à ce jour, qu’ils le soient dans les prochains jours. Il n’est pas prévu de forte dégradation de la qualité de l’air", précise Mario Duval. De quoi surprendre ce cadre de chez Atmo, "parce qu’avec les niveaux de température que l’on observe on pouvait s’attendre à ce que ce soit le cas". 

"Le niveau moyen d’ozone augmente, mais les concentrations maximales baissent depuis 20 ans"

Mario Duval, responsable technique chez Atmo

Difficile toutefois pour ce spécialiste d’avancer une explication à cette situation, qui ne serait guère à mettre au compte du léger vent du nord qui souffle sur l’agglomération. "Cela ne permet pas d’expliquer ces concentrations. Il y a 20 ans en arrière on aurait observé des concentrations d’ozone bien plus importantes", confie celui qui travaille à la station Atmo de Bron depuis 23 ans. Ce fut notamment le cas lors de la canicule de 2003, qui s’était "accompagnée d'une pollution par l'ozone marquée, tant en durée qu'en intensité", rappelle Santé publique France. Depuis 10 à 15 ans, les pics de pollution à l’ozone auraient toutefois tendance à diminuer l’été à en croire Mario Duval. Un paradoxe alors que, selon lui, "les concentrations moyennes à l’année augmentent depuis 20 ans" dans l’agglomération.

Baisse des pics d'ozone l'été

Pour tenter de trouver une explication à la concentration modérée d’ozone dans l’air, lors de cet épisode, il convient également d’écarter le rôle de la couche nuageuse, "qui limite les processus photochimiques", mais qui est quasi inexistante ces derniers jours. Reste alors à se pencher sur le lien avec l’activité humaine, le rayonnement solaire étant "le même qu’il y a 20 ans [lors de la canicule de 2003, NDLR]. 37°c maintenant ou il y a 20 ans ça reste 37°c", confie Mario Duval. Et ce spécialiste d’ajouter, "Ça [l’activité humaine, NDLR] ne peut être que la seule explication, mais il faudrait pouvoir le confirmer concrètement avec des études pour essayer de comprendre".

En attendant, même lors d’épisodes ou la qualité de l’air n’est "que" dégradée à mauvaise, limitez vos activités sportives, "privilégiez des trajets courts et moins intenses pour les déplacements en vélo", aérez lorsque cela est possible et en cas de gêne respiratoire ou cardiaque, prenez conseil auprès d'un professionnel de santé.

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