Alexandre Humbert Dupalais, candidat aux élections municipales à Lyon pour l'UDR et le RN, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Alexandre Humbert Dupalais, candidat de l'alliance entre la droite ciottiste (UDR) et le Rassemblement national, se fixe des objectifs élevés pour les municipales de mars 2026, un scrutin qui historiquement ne réussit pas au parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella : "le Rassemblement National est un parti sur un mouvement de montée en puissance, notamment dans les grandes villes. Les scores réalisés aux dernières élections législatives de 2024 à Lyon intramuros, notamment dans le deuxième, le cinquième, sont très impressionnants, ainsi que dans le huitième arrondissement".
L'ancien candidat aux législatives dans le sud du Rhône a décidé d'entrer en campagne en ciblant Jean-Michel Aulas à qui il escompte ravir une partie de l'électorat de droite en le qualifiant de "candidat de la Macronie" : "On ne fait pas de la politique par des messages Twitter, avec des propositions mal travaillées, avec un meilleur ChatGPT. Je ne veux pas taper sur Jean-Michel Aulas gratuitement, mais pour le moment, ce n’est pas à la hauteur de ce qu’il faut proposer à Lyon et pour les Lyonnais. J’appelle mes amis des Républicains à nous rejoindre dans cette union des droites, qui, je pense, est plus sérieuse et plus à la hauteur du niveau de problèmes qu’il faudra régler pour Lyon, plutôt qu’une alliance attrape-tout qui vise juste la survie du macronisme".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Alexandre Humbert Dupalais
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez "6 minutes chrono", le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale. Aujourd'hui, nous sommes avec Alexandre Humbert Dupalais. Nous vous avions reçu il y a un an pour les élections législatives où vous étiez candidat pour l’alliance de l’UDR, le parti d’Éric Ciotti et du Rassemblement National. Cette fois-ci, vous revenez en tant que candidat, toujours, mais aux élections municipales à Lyon et toujours pour cette même alliance. Est-ce que cela a été difficile pour le Rassemblement National d’accepter que le candidat à Lyon, troisième ville de France, deuxième métropole de France, serait issu finalement d’un allié et pas porté par eux ? Ou est-ce que finalement votre candidature les arrangeait bien parce qu’ils n’avaient personne à présenter à Lyon ?
Nous avons une alliance nationale qui a pris forme au moment du choix courageux du président Ciotti de rompre le cordon sanitaire, mis en place pour empêcher la droite d’exercer le pouvoir avec ses idées. On avait une droite qui, parfois, lorsqu’elle arrivait au pouvoir, comme en 2007, s’empressait de reprendre les thèses, les thèmes et les marqueurs de la gauche. Le président Ciotti a fait le choix de briser cela et de faire une grande alliance d’union nationale avec les patriotes de l’union des droites, sur le modèle de ce qui se passe en Italie. On nous avait dit, quand Giorgia Meloni a pris le pouvoir, que ce serait une catastrophe ; on voit aujourd’hui que l’Italie nous passe devant dans tous les domaines. C’est une alliance qui s’est solidifiée, nous avons appris à nous connaître, à travailler ensemble. Je pense que nous nous enrichissons de nos différences et que tout se passe de manière extrêmement apaisée, ce qui est très agréable. Je travaille également à l’Assemblée nationale, je suis aux premières loges pour voir cela. Le président Ciotti répète souvent à quel point il est agréable de travailler avec l’Assemblée nationale, car on a des gens qui tiennent parole, contrairement à ce qu’il a pu connaître chez LR. Une fois que quelque chose est dit et acté, on s’y tient. C’est exactement ce qui se passe pour ces élections municipales. L’Alliance a fait le choix de présenter, dans certaines villes de France, notamment à Lyon mais ce n’est pas un secret qu’il y en aura d’autres, des candidats de l’UDR dans le cadre d’une alliance avec le Rassemblement National, pour montrer notre capacité à travailler ensemble au service des habitants des villes, avec un vrai programme de droite, clair, avec des valeurs et des idées claires, et sortir du « en même temps » dans lequel se perdent nos anciens amis de LR.
Quelle est la différence entre vous et le Rassemblement National ? À Lyon, c’est un parti qui historiquement se casse les dents sur les élections municipales : pas d’élus en 2020, un seul en 2014. Portez-vous une ligne politique différente de celle du RN ou est-ce la même chose avec une autre étiquette ?
Ce ne sont pas les seuls à se casser les dents aux élections municipales. Je n’ai pas l’impression que LR ait particulièrement brillé aux dernières élections municipales.
Ils ont deux mairies d’arrondissement, là où le RN en a zéro.
Oui, mais c’était un peu ambigu entre Horizon et LR, cela change un peu toutes les semaines. Ce n’était pas un grand succès non plus. Je pense qu’il n’y a pas trop de leçons à donner là-dessus. Le Rassemblement National est un parti sur un mouvement de montée en puissance, notamment dans les grandes villes. Les scores réalisés aux dernières élections législatives de 2024 à Lyon intramuros, notamment dans le deuxième, le cinquième, sont très impressionnants, ainsi que dans le huitième arrondissement. Je ne dis pas qu’il y aura un décalque, évidemment les élections ne sont pas les mêmes, les enjeux non plus. Cependant, on voit que LR a quasiment disparu du champ politique à Lyon et qu’ils essaient maintenant de trouver une alliance, n’ayant pas voulu faire l’alliance avec le Rassemblement National comme nous l’avons fait. Ils essaient d’obtenir une alliance avec la Macronie et avec celui qui sera sans doute le représentant d’Emmanuel Macron dans cette élection, c’est-à-dire Jean-Michel Aulas.
Comment voyez-vous sa candidature ? C’est un homme de droite, pourriez-vous imaginer travailler avec lui, peut-être dans le cadre d’un deuxième tour ? Si lui en a envie aussi, mais est-ce qu’il y a une envie chez vous ?
Il y a beaucoup de différences entre Jean-Michel Aulas et moi. C’est une personnalité extrêmement respectable, un grand Lyonnais. J’ai beaucoup de respect, même une certaine admiration pour son parcours. Il a rendu très fier Lyon et les Lyonnais. Cependant, la différence à ce stade, c’est que je suis candidat aux élections municipales à Lyon, investi par l’Union des Droites pour la République d’Éric Ciotti et par le Rassemblement National de Marine Le Pen et de Jordan Bardella. À ce stade, Monsieur Aulas prend la parole, s’exprime sur Twitter.
Il a parlé, par exemple, de sécurité. Que pensez-vous de ce qu’il a proposé en matière de sécurité ?
Justement, cela aboutit à la réponse à votre question sur Jean-Michel Aulas. Quand on observe ses propositions, c’est extrêmement ambigu, cela donne l’impression qu’il n’y a pas eu beaucoup de travail de fond derrière. Il ne suffit pas d’avoir une grande personnalité qui débarque dans le jeu politique. Il faut proposer des choses concrètes pour améliorer la vie des Lyonnais et résoudre les problèmes de qualité de vie, de cadre de vie et donc de sécurité. Sur la sécurité, il a publié un long message que tout le monde a lu avec attention. Sur les constats, nous sommes tous à peu près d’accord : il y a une dégradation. Peut-être que les gens qui travaillent à la mairie de Lyon pensent le contraire.
La mairie de Lyon juge l'évolution plutôt positive...
Oui, mais cela, c’est le "positive thinking". Il faut dire que tout va bien, puis tout ira bien. Mais non, en fait, tout ne va pas bien. Il faut résoudre les problèmes et il ne faut pas dire que les problèmes n’existent pas. Pour moi, c’est une base en politique : il faut dire les problèmes et les régler, pas dire qu’il n’y a pas de problème.
Comment les régleriez-vous ? Nous arrivons bientôt à la fin de cette émission. Sur Jean-Michel Aulas, il a proposé uniquement une brigade municipale pour les transports en commun. Pour vous, est-ce à la hauteur ?
Non, ce n’est pas à la hauteur. Toutes ses propositions, actuellement, ne sont pas à la hauteur. Ce n’est pas sérieux, ce n’est pas travaillé. Cela m’inquiète beaucoup. Je pense que la vraie proposition concrète, c’est celle que nous porterons dans le cadre d’une alliance des droites, avec un programme clairement à droite.
Et ce serait quoi cette réponse ? Puisque vous dites qu’il n’a pas travaillé, avez-vous des solutions à apporter ?
J’étais encore hier avec l’association pour le développement de la Presqu'île, qui porte des propositions très claires et que vous verrez sur leur programme. Je ne vais pas tout reprendre à mon compte, mais cela fait partie des axes sur lesquels nous allons travailler, notamment sur la police municipale. Je discutais encore avec les policiers municipaux pendant la fête de la musique. Ils sont en sous-effectif chronique. Il y a un plan massif à faire de sécurité publique à Lyon, avec un renforcement massif des effectifs, des PC de sécurité un peu partout. J’aurai le temps, lors d’un autre rendez-vous, de détailler le plan de sécurité. Il y aura aussi un plan sur le cadre de vie, sur l’environnement, bien évidemment, sur chaque partie. Mais je pense qu’on ne fait pas de la politique par des messages Twitter, avec des propositions mal travaillées, avec un meilleur ChatGPT. Je ne veux pas taper sur Jean-Michel Aulas gratuitement, mais pour le moment, ce n’est pas à la hauteur de ce qu’il faut proposer à Lyon et pour les Lyonnais. J’appelle mes amis des Républicains à nous rejoindre dans cette union des droites, qui, je pense, est plus sérieuse et plus à la hauteur du niveau de problèmes qu’il faudra régler pour Lyon, plutôt qu’une alliance attrape-tout qui vise juste la survie du macronisme pour rester au pouvoir au municipal, puisqu’ils vont perdre le pouvoir au niveau national. Je pense que ce n’est pas à la hauteur : les Lyonnais méritent mieux. Jean-Michel Aulas, plutôt que d’être la béquille du macronisme finissant, aurait mieux fait d’être l’artisan de l’union des droites, comme j’essaie de le faire.
Encore de la promotion des idées d'extrême droite ?
Toujours pas d'interview de candidats postmonétaires ? Comme c'est étonnant ! 😀