Lyon 1 – Campus de la Doua © Université de Lyon
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À Lyon, des étudiants partagés entre consternation du premier tour et indécision du second, reportage

En plein entre-deux-tours, une partie de la jeunesse lyonnaise regrette déjà le premier tour qui n'a pas vu Jean-Luc Mélenchon se qualifier. Devant les universités de Lyon, la désolation laisse doucement place à l'indécision d'un second tour qui s'annonce plus resserré qu'en 2017 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Reportage.

"Horrible", "compliqué", et "déçu". Devant les universités lyonnaises - Lyon 1, Lyon 2 et Lyon 3 - l'amertume du premier tour de la présidentielle est encore dans toutes les bouches. Les adjectifs pour décrire ce dimanche 10 avril sont sans équivoque et les étudiants font grise mine. Un second tour opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen semble être le pire des scénarios pour une jeunesse lyonnaise qui apparaît désemparée devant la situation.

Mélenchon, tête d'affiche de la jeunesse

Pourtant, dimanche 10 avril, 35 millions de votants ont fait leur choix dans les urnes. Jean-Luc Mélenchon, arrivé largement en tête chez les jeunes de 18 à 24 ans où il a recueilli 34% des suffrages, doit se contenter d'une troisième place, à quelques centaines de milliers de voix de Marine Le Pen. "Un regret" pour Julien, étudiant à Lyon 3 en master 1 Droit européen qui n'a cependant pas voté pour le candidat insoumis, plébiscité par une grande partie de l'électorat de l'est lyonnais, toutes tranches d'âge confondue. "À la vue des scores, j'aurai peut-être dû voter pour lui", regrette celui qui voulait absolument "faire barrage à l'extrême droite".

"Faire barrage à l'extrême droite", souhaite Julien, étudiant à l'université Lyon 3, avant le second tour


Université Lyon 2 (Photo : Grégoire Gindre) L'étudiant de 22 ans se montre plutôt nuancé sur le quinquennat du président sortant. "C'est compliqué de juger ce qu'il a fait. Il n'a pas vraiment eu de chance avec cet enchaînement des crises. Les gilets jaunes, le covid et maintenant la guerre en Ukraine", souffle le jeune homme devant l'entrée de l'université Lyon 3. Mais l'étudiant en master n'en reste pas moins lucide : "le covid, ça a tout de même montré toutes les défaillances de notre système sanitaire", estime Julien.

Déficit de représentativité

Plus loin sur le quai Claude Bernard, Benoit, cigarette électronique à la bouche et écouteurs dans les oreilles n'est "ni malheureux ni satisfait par ce premier tour". À vrai dire, Macron au second tour, il s'y attendait un peu. Étudiant en master 1 à l'université Lyon 3, l'étudiant de 22 ans est un ancien militant macroniste, qui n'a "pas eu le temps de tracter en 2022". Pourtant, dimanche, il a de nouveau voté Macron. "Ce n'est pas un vote de substitution, mais bien un choix assumé", assure-t-il entre deux bouffées de cigarette. La raison ? "Les programmes de Mélenchon et Le Pen sont, dans la pratique, pas possible, bien qu'ils soient alléchants. Mélenchon s'adresse aux plus précaires. Je suis moi-même étudiant et précaire. Mais il faut savoir porter un regard critique sur ces propositions". Benoit, ancien militant macroniste, qui a de nouveau voté Emmanuel Macron le 10 avril dernier. (Photo : Grégoire Gindre) Benoit a eu "cette chance" de savoir à qui il allait donner sa voix avant de se rendre à son bureau de vote. Et ça n'est pas vraiment le cas de tous les jeunes. Lucas, 20 ans, casquette vissée sur la tête, sort tout juste de son cours de physique-chimie à Lyon 1, sur le campus de la Doua. Il assure être resté dix minutes dans l'isoloir. "Je n'avais aucune idée du candidat pour lequel j’allais voter. Du coup, j’ai pris les 4-5 plus gros pour mettre au final un vote blanc", déclare-t-il d'un ton sarcastique. Pour le second tour, le ton semble presque déjà donné. 

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