OL : mal aimé, je suis le mal aimé…

Mercredi soir, Jean-Michel Aulas a confirmé Claude Puel dans ses fonctions. Au grand dam de nombreux fans lyonnais. Conspué, détesté par une partie du public, jamais la cassure entre un coach et les supporters n’aura été aussi profonde à l’OL. Et dès ce samedi, Lyon reçoit de nouveau, Sochaux à Gerland. Décryptage.

Les matchs se suivent et se ressemblent à Gerland. Pas sur le terrain mais dans les travées. Depuis la fameuse soirée du 25 septembre et la première défaite de l’OL dans un derby depuis 1994, quel que soit le résultat, la majorité des supporters rhodaniens réclame, en chœur, la démission de Claude Puel une fois le coup de sifflet final donné. Sans discontinuer. Une majorité de fans, abonnés depuis de nombreuses années, ne font plus confiance à l'entraineur général. Et le font savoir.

"Ras-le-bol !"

"On en a ras-le-bol. Pas de titres, pas de jeu depuis plus de deux ans maintenant. On a rien dit pendant longtemps mais trop c’est trop. On a le meilleur effectif de France on est 14ème du classement, cherchez l’erreur". Ce témoignage passionné de Christophe, agent immobilier, recueille beaucoup d’échos dans l’antre de l’OL. Les banderoles en ville, les "Puel démission" en permanence, sont le fruit d’un désamour cinglant. Cyril, étudiant en droit, évoque aussi l’extra-sportif : "Il est trop terne, il ne dégage rien. Ca joue aussi pour les gens. Là récemment, il s’est forcé dans ses interviews, ça fait tellement pas naturel". Alors la décision de conserver Claude Puel n’est pas une bonne nouvelle pour des supporters qui espéraient… sans trop y croire : "On le sentait venir. C’est dans la logique, tout le monde le nie car on espérait autre chose", ajoute-t-il, un brin désabusé. Bastien, étudiant en information-communication, partage ce constat : "le maintenir comme entraîneur c'est maintenir l'OL à un niveau qui n'est pas le sien".

Fracture irrémédiable ?

Quid alors de la rencontre de samedi, trois jours après que Jean-Michel Aulas ait sifflé la fin de la récré ? Enfin, le pense-t-il. "Il y a peu de chances que l’attitude des supporters change", narre Bastien. "Le Virage Nord veut se rassurer sur son influence. Et montrer une certaine force des tribunes en France au moment où il y en a de moins en moins", explique Cyril. Stéphane, technicien géologue, ne voit possible un revirement des fans qu’à travers le jeu : "Ca passera pas la qualité de jeu, la capacité à faire de nouveau rêver les gens". "Je n’ai jamais vu à Gerland une telle haine pour un homme" embraye Christophe. Telle l’atteste une chanson qui jaillit, depuis quelques matchs, des travées du Virage Nord, sur l’air de Mon amant de Saint-Jean : "Comment ne pas perdre la tête, après sept titres d’affilée… ". On vous épargnera la fin, peu reluisante pour le coach rhodanien. Ce dernier assurait lui jeudi, avec un brin d’optimisme : "Avec les supporters, ça va rentrer dans l'ordre, à mesure que l'on reparle de football". Il y a du boulot !

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