Sur fond de manifestation, Israël et Lyon inaugurent un arbre de paix

C’est une longue amitié qui a été symboliquement scellée ce matin au musée Gadagne, dans le Vieux Lyon. Le maire Georges Képénékian recevait Aliza Bin-Noun, ambassadrice d’Israël en France, pour planter un olivier de la paix dans le jardin du musée.

Georges Képénékian, Aliza Bin-Noun et Richard Wertenschlag lors de l'inauguration de l'arbre de la paix aux Musées Gadagne, mars 2018

© Romane Guigue
Georges Képénékian, Aliza Bin-Noun et Richard Wertenschlag lors de l'inauguration de l'arbre de la paix aux Musées Gadagne, mars 2018

Le jardin des musées Gadagne a accueilli ce matin un nouveau congénère. Un olivier y a récemment été planté, surmonté d’une plaque commémorant "l’amitié solide" qui lie la ville de Lyon à Israël. Le maire de Lyon, Georges Képénékian et l’ambassadrice d’Israël, Aliza Bin-Noun ont découvert ensemble la plaque dorée. "C’est un arbre sacré, nourricier, qui inscrit notre amitié dans la longueur, au-delà de la vie d’un homme", commentait le maire de Lyon. C’est à Lyon que s’était rendu l’ambassadrice pour son premier déplacement officiel. En parallèle, l’ambassadrice s’est dite ravie de poursuivre cette amitié "significativement renforcée". L’olivier a désormais une place dans les jardins de l’ancien hôtel de ville de Lyon. "L’olivier qui symbolise la force, l’abondance et l’amitié, planté dans un lieu comme celui-ci, montre que nous voulons inscrire cette amitié dans le temps", explique le maire de Lyon.

Des collaborations à venir

Georges Képénékian s’est félicité de la collaboration entre Israël et la France, promettant que de nouvelles coopérations universitaires, culturelles et économiques seraient à venir. Aliza Bin-Noun n’a pas manqué de relever la Saison croisée qui se tiendra de juin à novembre dans les deux pays, au cours de laquelle auront lieu de nombreux événements notamment culturels et éducatifs. Cette saison croisée se tiendra pour la 70e année de l’indépendance d’Israël.

Les militants du collectif 69 Palestine devant le musée Gadagne pour l'inauguration de l'arbre de la paix aux Musées Gadagne, mars 2018

© Romane Guigue
Les militants du collectif 69 Palestine devant le musée Gadagne pour l'inauguration de l'arbre de la paix aux Musées Gadagne, mars 2018

Dehors, la colère des associations

Sur la place du Petit Collège, une autre ambiance. Avant l’arrivée de l’ambassadrice, le collectif 69 Palestine brandissait des banderoles, demandant la libération de plusieurs personnes enfermées par les forces israéliennes. "C’est choquant que le musée de l’Histoire de Lyon plante un arbre de la paix avec Israël, qui est un régime de guerre. C’est un terme inacceptable", s’insurge Jérôme Faynel, président du collectif. Les quelques militants, pacifistes, ont très rapidement dû quitter la place du Petit Collège, sommés à deux reprises par les forces de l’ordre. "Dans ces moments-là, j’ai honte d’être français", se désole Jean, militant. "Il y a chaque jour des répressions illégales et injustifiées, on met des enfants en prison, et le gouvernement ne fait rien. Ne rien faire c’est accepter. Pire encore, on vient planter un arbre de la paix", poursuit-il. Sur les pancartes, la photo d’un avocat franco-palestinien, Salah Hamouri, incarcéré par le gouvernement israélien depuis plus de six mois, "sans raison valable", pour les militants. "À croire que les citoyens français ne sont pas tous égaux en fonction des pays où ils vivent." Le maire de Lyon, qui n’a pas rencontré les manifestants ce matin, entend leurs revendications : "Tout le monde peut s’exprimer, mais il ne faut pas aggraver la situation. Je pense qu’on a surtout besoin de sérénité en ce moment." S’il se dit pour le débat dans l’espace public, Georges Képénékian ne tient tout de même pas à rencontrer le collectif, "ils me verront a priori comme un vendu."

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