L’Institut de civilisation musulmane de Lyon : la subvention adoptée

Lors du conseil municipal du lundi 4 juillet, les élus lyonnais se sont réunis pour traiter du dossier contesté de l’Institut français de civilisation musulmane. L’attribution d’une subvention d’investissement d’un million d’euros a fait débat dans l’hémicycle de l’Hôtel de Ville, mais a finalement été adoptée.

Lieu de culte ou lieu culturel ? C’est autour de cette question qu’ont tourné les débats sur la subvention du futur Institut français de civilisation musulmane de Lyon. Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et défenseur du projet était d’ailleurs présent dans le public. Une présence qui pose des questions, a relevé la conseillère municipale UDI Christelle Madeleine, après avoir souligné "les valeurs humanistes" d’un "projet ambitieux" : "La reconnaissance du caractère culturel de l’établissement impose une distance nécessaire avec les autorités religieuses. Or, ce n’est pas le cas aujourd’hui".

Pour Jean-Dominique Durand, adjoint au maire de Lyon, l’Institut est un "projet d’intérêt général", dans la lignée de l’Institut du Monde Arabe à Paris. "Un centre culturel" qui s’organiserait autour de trois priorités : faire connaître les cultures de l’islam, permettre à tous d’en comprendre les origines et la diversité, et créer un espace interculturel de rencontre.

"Il ne s’agit pas de promouvoir un culte, mais la connaissance d’une civilisation"

"Il ne s’agit pas de promouvoir un culte, mais la connaissance d’une civilisation", a-t-il affirmé. Mais pour certains, la proximité géographique de ce futur bâtiment avec la Grande Mosquée pose problème. Christophe Boudot, conseiller municipal FN, évoque une "République en danger" qui "finance le communautarisme" et demande un vote au scrutin public. Ce lundi, le Parti de Gauche avait lui aussi communiqué sa volonté de voter contre ce projet s'insurgeant contre une "atteinte à la laïcité".

Michel Havard (LR), leader de l’opposition municipale, a demandé une "présentation détaillée du montant réel du projet". Sur la même ligne que Laurent Wauquiez la semaine passée, il s’interroge sur l’origine des financeurs de ce projet : l’Algérie et l’Arabie Saoudite. Deux pays qui contribueraient à hauteur de 2 millions d'euros chacun sur les 8,8 millions d'euros du projet.

L’attribution de la subvention d’un million d’euros a finalement été adoptée à la majorité. "L’Islam est divers et il faut redonner une fierté aux jeunes sans identité, leur dignité originelle", a justifié Gérard Collomb en conclusion.

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