Vélo'v Vesco
© DR (montage LC)

Gilles Vesco: “Le Vélo’v a consacré le vélo comme moyen de transport”

ENTRETIEN – Dans la foulée du récent record de locations de Vélo’v, le vice-président de la métropole de Lyon en charge des déplacements et de la mobilité se félicite de l’engouement des Lyonnais pour les modes de transport doux.

Pour Gilles Vesco, le record de locations du 30 septembre, jour de grève de la TCL, illustre bien l'impact du Vélo'v sur l'agglomération lyonnaise depuis 10 ans.

Mais, avec un trafic cycliste en constante augmentation (22 % l'an dernier) et désormais 60 000 abonnés annuels au Vélo'v, la question de l'aménagement public est devenue primordiale. L'enjeu étant de placer Lyon au niveau de métropoles comme Strasbourg ou Nantes, classées parmi les plus accessibles pour les vélos.

Quelle a été l’influence de la grève TCL sur le record de locations de Vélo’v ?

Gilles Vesco : À chaque fois que le Vélo'v bat son record, c'est avec un jour de grève (rires). Plus sérieusement, Vélo'v a consacré le vélo comme mode de transport et il y a un principe de report modal, de vases communicants. Ces moyens de transport publics constituent une alternative à la voiture individuelle et se renforcent entre eux, même en creux. Quand il y en a une qui flanche, on constate un report – ce qui prouve qu'ils sont complémentaires. À chaque fois que l'on ajoute une alternative à la voiture individuelle, elles se potentialisent entre elles. Personne ne pique de client à personne.

Comment soutenir la croissance du trafic à vélo dans le futur ?

G.V. : Nous sommes en train de rédiger le cahier des charges pour le renouvellement du contrat avec JCDecaux [signé en 2004 pour une durée de 13 ans, NdlR], qui sera voté en 2017. Les deux axes principaux sont l'électrification et l'extension du réseau. Nous avons commencé à équiper les villes de Caluire et Vaulx-en-Velin. Mais ce qui importe, c'est la densité du maillage, car le réseau se développe en tâche d'huile. L'autorégulation se fait par les stations alentour.

Nous prévoyons 1 000 vélos et 100 stations supplémentaires, ce qui portera le parc à 5 000 vélos et 450 stations. L'objectif est d'équiper toutes les villes de la première couronne, c'est-à-dire celles qui touchent Lyon et Villeurbanne. Quant à l'électrification, elle permet d'augmenter la longueur du trajet moyen, donc la relation périphérie-centre. L'idée est aussi de pouvoir monter nos trois collines que sont Fourvière, la Duchère et la Croix-Rousse.

Cet accroissement du trafic ne nécessite-t-il pas aussi des aménagements de la voirie ?

G.V. : Le Vélo'v est un levier pour l'équipement des particuliers. Le trafic vélo a été multiplié par 3,5 depuis l'arrivée du Vélo'v. Pourtant, ce dernier ne représente qu'un tiers, voire un quart, des trajets. C'est pourquoi il y a forcément deux axes de développement : les vélos et le réseau. Outre les Vélo'v, nous avons donc développé les pistes et les bandes cyclables. Le réseau cyclable s'élève aujourd'hui à 630 km, sur 3 000 au total. L'objectif est d'atteindre 1 000 km.

Avant le lancement du Vélo'v, nous avions commandé un sondage Ipsos avec une seule question : "Pourquoi ne vous déplacez-vous pas plus à vélo en ville ?" Les deux réponses principales étaient la peur du vol et de l'accident. Concernant le vol, nous avons développé le stationnement sécurisé, notamment dans des parkings. Pour ce qui est de la sécurité, nous avons mis en place des pistes sans voitures et des endroits où la vitesse est limitée. Nous nous sommes aussi aperçus que la présence de vélos pacifie le trafic routier. Tout l'enjeu, c'est de faire descendre les vélos du trottoir, pour éviter le rodéo. Nous allons donc développer les “zones apaisées” et les arceaux de stationnement. Il faut tenir les deux bouts de la chaîne en même temps.

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