Une école primaire
©Tim Douet

École Lévi-Strauss: les parents et enseignants contestent la fermeture

Un collectif d'enseignants et de parents d'élèves doit se rassembler ce lundi devant l'hôtel de ville, à la sortie du conseil municipal vers 19h, afin de protester contre la décision de fermer l'école Lévi-Strauss annoncée ce matin.

La mairie a annoncé ce matin la fermeture de l'école Lévi-Strauss, située dans le 1er arrondissement, mettant en avant des "défauts de sécurité". Dans un communiqué diffusé en début d'après-midi, des enseignants et des parents d'élèves s'opposent à la décision, dénonçant "la façon inadmissible et méprisante dont a été traité le dossier".

"On se sert de l'état d'urgence"

Contacté par téléphone, Jérôme Bastien, représentant des parents au conseil d'école et à l'origine du communiqué, pointe la manière dont ont été évalués les risques d'incendie, cités comme motif de la décision : "On a cherché des défauts", affirme-t-il. Un test du dispositif d'évacuation par un groupe de sécurité composé de policiers et de pompiers s'était avéré "probant" en début d'année, selon les mots de J. Bastien. "La mairie a pourtant recouru à l'expertise d'une entreprise privée, selon laquelle le plancher ne respecterait pas les normes d'isolement coupe-feu", poursuit-il. Le parent d'élève, qui conteste cet avis, dénonce également l'attitude d'Anne Brugnera, qui représente la mairie dans ce dossier. Ainsi, il récuse les "contraintes" avancées par l'adjointe au maire en charge de l'éducation quand il s'agit de justifier la décision de la mairie de ne pas entreprendre les travaux nécessaires à une remise aux normes. "Aucun devis n'a été entrepris pour chiffrer les travaux", et les coûts de ceux-ci "ne représente[raient] rien par rapport au budget de 100 millions dont Mme Brugnera affirme disposer pour les écoles", pointe M. Bastien. Affirmant que l'on "met tout sur le dos des attentats", il est catégorique quand on lui demande s'il considère les explications sécuritaires comme un prétexte : "On en est persuadé".

Une école qui "dérange"

Selon Jérôme Bastien, la fermeture de l'école était en fait l'intention première de la mairie, qui mettait en avant la "configuration atypique" de l'établissement dans sa décision. "C'est une école un peu à part", confirme à sa manière M. Bastien : "elle est localisée en partie en appartement, met en place une pédagogie différente avec plusieurs niveaux par classe (CP/CM2 par exemple), a des seuils d'élèves plus bas que les autres groupes scolaires (20 par classe plutôt que 35)". "C'est une petite structure qui dérange l'inspection académique", ajoute-t-il. En effet, elle ne manque pas de présenter quelques inconvénients. Le premier est le coût : en ajoutant le loyer (l'école étant installée en partie dans des locaux privés) et les charges, on en arrive à 40 000 € par an payés par la collectivité. "Cela ne représente pas grand-chose par rapport au budget de un million présenté par Mme Brugnera", relativise M. Bastien. Autre problème : de par sa localisation, l'école ne dispose pas de cour ni de cantine, d'où de nombreux trajets avec les élèves vers des solutions de remplacement. Mais pourquoi alors ne pas motiver la fermeture de l'établissement par ces contraintes ? "C'est très facile d'utiliser l'argument sécuritaire", avance J. Bastien, qui pointe le souhait de l'exécutif d'éviter tout débat.

Le dernier épisode du conflit entre G. Collomb et la maire du 1er arrondissement ?

Une autre explication, purement politique cette fois, est soulevée par Jérôme Bastien. En effet, le fait que l'école soit située dans le 1er arrondissement, terre de Nathalie Perrin-Gilbert, "grande opposante à Collomb et élue dissidente", n'est pas pour rien dans l'arbitrage fait par la mairie selon lui. Il souligne que la fermeture de l'école Lévi-Strauss fait écho à celle des bains-douche (prévue pour printemps prochain). La décision de fermer cet établissement du 1er arrondissement, rendue il y a quelques mois, avait à l'époque été contestée par Nathalie Perrin-Gilbert. La maire d'arrondissement, également Présidente du groupe Lyon Citoyenne et Solidaire (alliance entre le Front de Gauche et le Groupe de réflexion et d'actions métropolitaines) au conseil municipal, s'engage aujourd'hui auprès des enseignants et parents d'élèves contre la fermeture du groupe scolaire, indique M. Bastien. "La maire a voulu se présenter avec nous à la réunion sur l'avenir de l'école vendredi dernier, mais elle s'est faite refouler à l'entrée", raconte-t-il. Un épisode déjà relayé par Mme Perrin-Gilbert, qui avait pointé "une situation inédite en 'démocratie'".

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