Audrey Henocque, adjointe à la Ville de Lyon en charge des grands évènements dont la fête des Lumières, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Les contraintes budgétaires impactent aussi la fête des Lumières. La programmation de la 26e édition a été réduite par rapport aux années précédentes. "Plutôt que de sabrer des services publics du quotidien, nous avons fait le choix de réaliser quelques économies sur la Fête des Lumières, tout en conservant un événement toujours aussi créatif et riche en innovations cette année", assure Audrey Henocque, adjointe à la Ville de Lyon en charge des finances, des grands évènements et de la culture.
L'adjointe en charge de la fête des Lumières revient aussi sur une innovation de l'édition 2025 avec la présence de drones au parc de la Tête d'or. Elle s'explique également sur la présence de Netflix comme "financeur" d'une illumination place Sathonay : "C’est vraiment un procès d’intention que certains rabat-joie nous font (...) Ceux qui ne connaissent pas cette série découvriront simplement une nouveauté, un univers original, car notre souhait est de surprendre le public. Ceux qui aiment cette création de Netflix pourront, eux, venir en tant que fans et se plonger dans cet univers. Je pense que tout le monde sera heureux".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Audrey Henocque
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Audrey Henocque, adjointe à la Ville de Lyon en charge des grands événements, dont la Fête des Lumières, pour évoquer la 26ᵉ édition. Une édition un peu particulière, Audrey Henocque, qui s’inscrit dans un contexte budgétaire contraint, avec moins d’œuvres. Malgré ce climat financier un peu dégradé, pour vous, quelles sont les grandes animations à ne surtout pas rater lors de cette édition ?
Je pense que nous pouvons être fiers de cette édition de la Fête des Lumières, qui participe, comme vous l’avez dit, aux économies auxquelles l’État nous contraint. Plutôt que de sabrer des services publics du quotidien, nous avons fait le choix de réaliser quelques économies sur la Fête des Lumières, tout en conservant un événement toujours aussi créatif et riche en innovations cette année. Parmi les 23 œuvres proposées, je conseille d’aller toutes les voir. S’il fallait faire un choix : la place des Terreaux, avec une œuvre pleine d’humour autour de la gastronomie ; les Malles persanes sur les quais de Saône ; ou encore le Jardin des Lumières, place Antonin-Poncet, pour les enfants. On peut aussi citer l’hommage au skateboard place Louis Pradel. Et surtout, la nouveauté de cette année : le spectacle de drones au parc de la Tête d’Or. J’encourage tous les visiteurs à y assister.
Est-ce que le drone fait partie justement de cet esprit, ou d’une forme de tradition de la Fête des Lumières ? C’est la première fois qu’il y aura un spectacle de drones. D’habitude, on est plutôt sur du mapping. Est-ce que le drone, c’est finalement le futur de la Fête des Lumières ?
Pas forcément. Mais dans notre esprit, la tradition, c’est aussi d’innover, de rester à la page, de surprendre les visiteurs et les visiteuses avec de nouvelles propositions. Pourquoi ne pas essayer cette technologie des drones, de plus en plus utilisée en France et à l’international pour les spectacles de lumière ?
Ici, il y a une innovation particulière : le spectacle sera joué plusieurs fois dans la soirée, ce qui demande un grand nombre de batteries à recharger entre chaque représentation. C’est donc une prouesse technique pour l’entreprise Allumée, une société locale basée à Saint-Priest. C’est une belle occasion de mêler poésie, création, symboles lyonnais et innovation.
Vous évoquiez ces symboles de Lyon. C’est aussi le cas de l’illumination place Louis Pradel, qui rend hommage aux skateurs des marches de l’Hôtel de Ville. C’est aussi le cas de l’œuvre Lundi c’est ravioli. Il y a une forme de chauvinisme dans cette édition de la Fête des Lumières, qui tranche un peu avec les précédentes, souvent orientées sur le réchauffement climatique et l’activité humaine. Est-ce un choix politique de revenir à quelque chose de plus populaire, plus consensuel ?
Ce sont vraiment les artistes qui créent les œuvres de la Fête des Lumières. La Ville de Lyon garantit une totale liberté de création. Les artistes, comme les citoyens, sont de plus en plus préoccupés par l’état de la planète, la pollution des océans et d’autres problématiques liées au dérèglement climatique. C’est pourquoi, certaines années, nous avons plus d’œuvres sur ces thèmes.
Mais cela dépend des éditions. Les œuvres de cette année nous ont été proposées par les artistes. Je rappelle que la place des Terreaux a fait l’objet d’un marché public, et que cette proposition a été retenue comme la meilleure techniquement et artistiquement. Pour la place Pradel, nous avons travaillé avec l’artiste sur le thème du skate, qui nous plaisait. L’an dernier, nous avions célébré la 25ᵉ édition avec de nombreux symboles lyonnais, notamment la statue de Louis XIV transformée en boule à neige.
Il y a une autre œuvre qui a fait polémique : Stranger Light, place Antonin, inspirée de l’univers d’une série diffusée actuellement sur Netflix. Cette œuvre est financée par Netflix, qui l’a choisie, montée et payée intégralement. Est-ce que Netflix a privatisé la Fête des Lumières ?
Pas du tout ! C’est vraiment un procès d’intention que certains rabat-joie nous font. Tout récemment, France Inter a consacré un long sujet à la sortie de cette nouvelle série, preuve que c’est aussi un événement culturel. Netflix est le mécène de l’œuvre, comme d’autres mécènes financent d’autres créations. La Ville de Lyon restera particulièrement discrète sur les contreparties à ce mécénat : pas de logo géant, pas de nom de société ou de série mis en avant sur la place Antonin. Ceux qui ne connaissent pas cette série découvriront simplement une nouveauté, un univers original, car notre souhait est de surprendre le public. Ceux qui aiment cette création de Netflix pourront, eux, venir en tant que fans et se plonger dans cet univers. Je pense que tout le monde sera heureux : les visiteurs, les hôtels déjà pris d’assaut… Il faut simplement garder le côté festif, joyeux et innovant de cette édition.
