Lyon : Jugé pour des viols, un ex-opérateur du Samu reconnait une partie des faits

Un ancien opérateur du Samu est jugé pendant deux semaines à la cour criminelle départementale du Rhône à Lyon pour des viols sur mineurs.

Un homme de 60 ans, accusé de viols et agressions sexuelles aggravés sur une vingtaine de jeunes hommes, pour la plupart mineurs, a reconnu une grande partie des faits à l'ouverture de son procès lundi devant la cour criminelle du Rhône. Par un hochement de tête, après la longue énumération des faits pour lesquels Laurent Moussière comparait, qui se sont déroulés de 1992 jusqu'à son arrestation en 2021, l'accusé a reconnu la quasi-totalité des faits reprochés. "Je reconnais avoir eu des relations avec des adolescents", a-t-il déclaré, interrogé par le président de la cour.

"Il a envie de s'expliquer"

"Il a envie de s'expliquer", a indiqué Me Baptiste Bouillon, l'un des avocats de la défense juste avant l'ouverture du procès. "Il ne se souvient pas de tout. Il y a des faits qui remontent depuis 30 ans. Mais il va autant que faire se peut s'expliquer sur ces faits", a-t-il assuré. Le procès doit se dérouler sur deux semaines. Opérateur du Samu au moment de son interpellation à Périgueux, Laurent Moussière a également été bénévole à la Croix-Rouge à Lyon et dans sa périphérie pendant de longues années. L'ONG s'est portée partie civile dans ce procès.

Selon l'accusation, citée par le président de la cour, de par "son âge, sa fonction, sa situation financière et sociale", Laurent Moussière s'est retrouvé dans une position "d'emprise" sur un certain nombre de jeunes hommes. De son propre aveu à l'enquêtrice de personnalité, la vie de l'accusé des années 1990 jusqu'en 2011, est "rythmée entre boulot et fête". Il avait l'habitude de recueillir des jeunes en difficulté, et d'organiser des fêtes. De nombreuses photographies ont été retrouvées lors des perquisitions en lien avec l'enquête, dont certaines pouvaient avoir un caractère pornographique.

Les victimes retrouvées au fur et à mesure de l'enquête, lancée en 2019 par les déclarations spontanées d'un homme venu témoigner à la gendarmerie sur une toute autre affaire - une bagarre dans la région lyonnaise - ont pour beaucoup décrit un "mode opératoire" similaire. Des viols et agressions sexuelles par surprise, parfois dans leur sommeil, après que la victime a consommé alcool ou drogues.

"Il trouvait des personnes en manque de repères familiaux", a expliqué à l'AFP l'avocat d'une partie civile, Me Grégoire Deydier. L'accusé parvenait à exercer une "influence psychologique" sur les jeunes, selon lui. Au total, 13 personnes se sont portées parties civiles. Si 38 victimes ont été recensées pendant l'instruction, 21 ont été retenues, à cause de la prescription de certains faits. L'accusé encourt jusqu'à 20 ans de prison. Les plaidoiries doivent débuter le 11 décembre, avec un délibéré attendu le 12 décembre au soir.

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