Vieux de plus de 100 ans, le crématorium de Lyon fait l'objet de travaux de rénovation au cimetière de la Guillotière (8e). En parallèle, un espace "vert" est construit au nord du site.
Alors que la fête religieuse de la Toussaint approche à grands pas, le cimetière de la Guillotière fait peau neuve en ce mois d'octobre. Au sud du cimetière, le crématorium de Lyon est en travaux depuis le mois de mars. Vieux de 113 ans, son grand dôme devrait être en partie rénové d'ici janvier 2026. Le projet vise à reprendre la charpente, les ardoises, les pierres et l'armature du grand dôme après plusieurs fuites et un dégât des eaux constaté. "La vieille dame qu'est le grand dôme va devenir une jeune femme", affirme Laurent Bosetti, adjoint à la politique funéraire de la Ville de Lyon.
La rénovation du bâtiment publique est estimée à 2 millions d'euros, un investissement nécessaire selon la municipalité : "Le funéraire est un sujet invisibilisé, car ce n'est pas vendeur, personne n'en parle et pourtant c'est l'entretien d'un service publique donc c'est un sujet tout aussi important qu'un Ehpad ou une école", souligne l'Adjoint au maire, également président du service funéraire.
Ardoise après ardoise
Et si la rénovation du dôme peut sembler plutôt banale, c'est un véritable travail d'artisan qui se cache actuellement sous les bâches du toit du crématorium. "Dans ce projet nous avons pour impératif de respecter l'historique technique du bâtiment et de mettre en oeuvre un équipement pérenne et qualitatif", indique le maître d'oeuvre du projet.
Un projet rendu d'autant plus complexe de par la forme d'origine du bâtiment : "Le dôme est galbé donc il n'y a aucune ligne droite", explique le maître d'oeuvre. Suite à un long travail de structure réalisé en amont, c'est donc à la main, que les compagnons doivent installer une par une, les quelque 13 000 carrés d'ardoises venant décorer et étanchéiser le bas du dôme. "C'est un travail qui devrait durer deux mois et demi si nous sommes entre trois et cinq artisans", indique l'un des compagnons en taillant un carré d'ardoise avant de le disposer sur le toit.
Au sommet de ce dôme culminant à 27 m de haut, le lanternon lui, sera couvert de feuilles de zinc : "Sur cette partie, nous utiliserons des feuilles de zinc car c'est un matériau plus malléable qui permet de s'adapter à la forme du lanternon", précise le professionnel. Un paratonnerre sera également installé sur le conclave afin de limiter tout risque d'incendie dû aux orages.

Un nouvel espace au nord du cimetière
Un peu plus au nord du cimetière de la Guillotière, des changements sont également à constater. Sur l'un des anciens terrains communs, un "carré naturel" vient d'être livré. Dans cet espace, 140 emplacements dédiés aux corps seront créés dans un espace de verdure. L'objectif : donner un caractère plus paysager au cimetière et tenter de limiter son empreinte carbone. "Aujourd'hui, les terres des cimetières sont parmi les plus polluées car on y stocke des produits chimiques ou des bijoux", explique Laurent Bosetti.
Pour enterrer un défunt dans ce "carré naturel", les familles devront respecter une charte précise. Cette dernière inclue notamment l'interdiction d'installer un caveau en béton, une stèle de granit, et d'avoir user de produits de soin du corps, type formol sur la personne enterrée : "Seront uniquement acceptés quelques éléments sobres en matériaux naturels", précise l'adjoint. Les familles pourront néanmoins planter des fleurs et de petites plantes sur le terrain. Encore en travaux, le nouvel espace sera disponible dès avril.
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