À Salaise-sur-Sanne (Isère), l’usine Eurofloat expérimente l’intégration de biométhane local dans sa production de verre plat.
Depuis le 16 octobre, tous les regards de l'industrie verrière se tournent vers Eurofloat. Cette entreprise, spécialisée dans la production de verre plat pour le secteur du bâtiment, a pour la première fois intégré du biométhane local à son processus de fabrication.
Détenue depuis 2012 par Saint-Gobain Glass — expert des solutions verrières pour la construction et la rénovation des bâtiments — et Riou Flat Glass — spécialisée dans les solutions et produits verriers intelligents —, Eurofloat franchit ainsi une nouvelle étape vers la décarbonation de ses activités. Le biométhane, un gaz issu de déchets agricoles, affiche une empreinte carbone six fois inférieure à celle du gaz naturel.
C'est sur le site de Salaise-sur-Sanne (Isère), qui emploie 200 salariés, que deux opérations ont été menées avec du biométhane produit et valorisé localement, en région Auvergne-Rhône-Alpes. La première, réalisée fin août avec GRDF, principal distributeur de gaz en France, a consisté à injecter du biométhane dans le réseau grâce à une station BioGNV proche du site.
La seconde, conduite avec Methagora, fournisseur de gaz et expert en méthanisation agricole et gaz porté, a permis la livraison de quatre camions-citernes de biométhane les 7, 9, 14 et 16 octobre.
Un approvisionnement encore expérimental, voué à se développer
Résultat : l'approvisionnement direct de l'industrie verrière en biométhane est désormais possible, même en l'absence de réseau de gaz à proximité. Eurofloat devient ainsi la première usine float européenne (qui fabrique du verre flotté, le le type de verre le plus courant, utilisé dans les fenêtres, vitrines, miroirs ou façades de bâtiments) à avoir utilisé du biométhane local transporté directement depuis son site de production à l'usine.
Cette initiative s'inscrit pleinement dans la démarche de décarbonation des entreprises, notamment de Saint-Gobain Glass qui confirme ainsi "son engagement en faveur de la transition énergétique et de la réduction de l'empreinte carbone de ses activités".
Si cet approvisionnement reste cependant au stade expérimental, Eurofloat souligne "explore(r) différentes pistes pour développer le dispositif et l'intégrer à plus grande échelle à l'avenir".

"le biométhane, un gaz issu de déchets agricoles"
mais parfois les agriculteurs cultivent exprès pour remplir directement leurs cuves... donc là ça peut poser des problèmes. Quid des approvisionnements réels ?