Les notes de frais du maire de Lyon sont consultables en ligne depuis plusieurs mois. Elles révèlent des dépenses bien plus raisonnables que celles de son homologue parisienne, la loi ne l'autorisant de toute façon à aucun "frais de représentation".
Une polémique parisienne, et une réplique lyonnaise. Alors que plusieurs élus de la mairie centrale en capitale, mais également des mairies d'arrondissement sont attaquées pour leurs dépenses de représentation jugées excessives, le candidat de l'extrême droite aux élections municipales de 2026 à Lyon, Alexandre Dupalais a publié sur X les tickets de ce qu'il appelle "les virées shopping de Grégory Doucet".
Des notes d'un peu plus de 1 600, 400 et 240 € à la boutique Arrow pour acheter des chemises, des costumes et une cravate. "Avec près de 10 000 € par mois d'indemnités, M. Doucet pourrait peut-être se payer ses cravates", écrit-il. Et si l'avocat publie ces tickets en particulier, c'est qu'ils sont les plus à même d'être attaqués.
Poncho et pantalon de pluie chez Décathlon
En effet, les notes de frais de Grégory Doucet sont consultables sur le site Madada après qu'un citoyen a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs pour les obtenir. Pendant trois années de mandat, en 2023, 2021 et 2020 le maire de Lyon n'a pas utilisé entièrement l'enveloppe de 3 000 € qui lui est attribuée. Entre 2025 et 2020, Grégory Doucet a dépensé un peu plus de 4 000 € sur les 18 000 € qui lui sont alloués.
Des sommes loin des absurdités parisiennes, qui s'expliquent notamment par le cadre réglementaire. Comme le rappelle la Ville de Lyon à plusieurs de nos confrères, les élus "ne disposent d’aucun frais de représentation (achats vestimentaires, pressing)" et "peuvent uniquement présenter des notes de frais de restauration ponctuelles, liées à des déplacements ou réceptions officielles dans l’intérêt du service public municipal".
"Chaque remboursement est effectué uniquement sur présentation d’une facture nominative ou d’un justificatif de paiement, pour des dépenses présentant un intérêt direct pour la commune, et dans la limite maximale de 3 000 € par an", poursuit la municipalité. L'intégralité des notes de frais, du reste relativement raisonnable sont consultables sur le site Madada.
Le maire a par exemple fait l'achat d'un poncho et d'un pantalon de pluie, pour environ 70 € chez Décathlon, deux indispensables pour tout cycliste urbain. Quelques notes dans des restaurants sont également à noter, notamment un déjeuner avec quatre journalistes dont la note s'élève à 101,50 €.