Tony Parker, président et propriétaire de l’ASVEL. (Photo by FRANCK FIFE / AFP)

La CRC épingle les finances "dégradées" de l'Asvel de Tony Parker

Le club de basket de Villeurbanne, l'Asvel de Tony Parker, est dans une situation financière "dégradée" et son modèle économique n'est pas "viable dans la durée", épingle la Chambre régionale des comptes (CRC) dans un rapport sévère publié mardi.

La star du basket qui a repris en 2014 le club le plus titré de France (21 fois champion) veut en faire l'un des grands clubs européens, rappelle la chambre dans ce rapport qui porte sur les exercices 2018 à 2023. Pour ce faire, il a recruté des joueurs plus chers, ce qui a porté la masse salariale à 4,2 millions d'euros en 2022-23, mais ses recettes n'ont pas augmenté aussi vite.

Le résultat net du club est "négatif pour trois exercices sur cinq", malgré le soutien financier des actionnaires et des aides de l'Etat de 3,3 millions d'euros au moment du Covid, relève la CRC d'Auvergne-Rhône-Alpes.

Un modèle économique "non viable dans la durée"

Peu de clubs de Pro A ont un résultat d'exploitation positif, mais en 2022/2023 "l'Asvel Basket a eu le résultat net le plus négatif" de tous ces clubs, soit la situation financière "la plus dégradée", ajoute-t-elle. Son modèle économique, "structurellement déficitaire", "apparaît dès lors non viable dans la durée", tance la CRC.

Le club a bien essayé de générer de nouvelles recettes de partenariat mais n'a "pas mis en place de mécanisme de garantie pour s'assurer des capacités financières des futurs parrains" et s'est mis dans une situation "risquée" avec la défaillance de ses deux principaux parrains, relève la CRC.

Le premier, Smart Good things, spécialiste des boissons énergisantes, s'était engagé à verser 2,4 millions euros à partir de juillet 2022 mais a ramené cette somme à 2,1 millions en raison de ses propres difficultés financières qui, selon la CRC, étaient connues "avant même la signature du contrat avec l'Asvel". Mais ce sont les défaillances de la plate-forme Skweek, propriété de l'homme d'affaires russo-hongro-monégasque Alexeï Fedoritchev, qui pèsent le plus sur les finances de l'Asvel. Skweek devait en effet lui verser sept millions d'euros par saison, sur trois exercices, à partir de 2023/2024 mais n'a payé que deux millions, selon la chambre.

"Le contexte géopolitique aurait pu être pris en compte pour déterminer la solidité financière" de ce partenaire, relève la CRC. Tony Parker avait révélé en mars au Progrès avoir mis de l'argent de sa poche pour combler les déficits et a mis en demeure Sweek de respecter son contrat.

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