Une saison de remontée

Au risque de redescendre aussi sec dans la division inférieure... comme en 1963.

Au soir de la 27e journée, le Grenoble Foot 38 (GF38) accuse un retard de 12 points sur le troisième Troyes, avec une différence de buts défavorables. A l'issue de la 37e journée, le club isérois pointe à la 3e place, synonyme de montée en Ligue 1, avec 7 points d'avance sur le 4e. Depuis que la Ligue 2 existe sous cette formule (la poule unique date de la saison 93/94), jamais aucun club n'avait réalisé une telle remontée au classement. Le GF38 a en effet obtenu six victoires et six défaites pour un total de 22 points sur 30 possibles. Il faut dire aussi que Grenoble a profité du craquage de Troyes (six défaites et quatre nuls). Les causes de cette formidable remontée réside autant dans la cohésion du groupe que dans la défense de fer qu'a su mettre en place l'entraîneur bosniaque Mecha Bazdarevic. Il faut ajouter un effet "Stade des Alpes". Depuis son inauguration contre Clermont le 15 février dernier (victoire 2-1), le GF38 n'a jamais connu la défaite sur son terrain.

Malgré ce bilan plutôt flatteur, de nombreuses interrogations demeurent pour l'année prochaine. Avec un budget de 12,5 millions d'euros, le club est le septième budget de Ligue 2 mais, s'il reste en l'état, le plus faible de Ligue 1. Or il y a urgence à investir. D'abord dans les structures sportives : le club a besoin d'un véritable centre d'entraînement digne d'une équipe pro et du développement de son centre de formation. Ensuite et surtout, le club doit recruter de nouveaux joueurs. Mecha Bazdarevic, qui a signé jusqu'en 2009, sait que ses moyens limités. Du coup, il plaide pour un rapprochement avec l'Olympique Lyonnais qui pourrait prêter ses joueurs qui ont besoin de temps de jeu.

Le GF38 s'est fait payer un grand stade
Grenoble a bien failli ne pas vivre cette folle deuxième partie de saison dans son nouveau stade. Le magnifique Stade des Alpes a en effet connu toutes les difficultés du monde pour sortir de terre. Financé par la communauté d'agglomération (la Métro), ce stade a soulevé d'énormes oppositions. La majorité de gauche, à la ville de Grenoble comme à la Métro, s'est déchirée entre socialistes et écologistes, opposés au projet d'implanter un "grand stade d'agglomération" dans le Parc Paul Mistral, à deux pas du centre-ville. Cette fronde anti-stade a d'abord été relayée sur le terrain par les "Eco-citoyens" qui, trois mois durant, ont vécu dans les arbres pour empêcher l'abattage des dizaines d'arbres de "ce poumon vert" de l'agglomération. Une bataille juridique a ensuite pris le relais, où associations et partis politiques y sont allés de leurs recours. Plusieurs annulations de permis de construire plus tard, le stade a été construit pour un coût de 74 millions d'euros, au lieu de 55 millions d'euros annoncés en 2002, pris quasi intégralement en charge par la communauté d'agglo. Heureusement, le résultat est à la hauteur de cette bataille entre pro et anti-stade. Esthétiquement et technologiquement, avec son habillage de verre, ses panneaux photovoltaïques et ses écrans géants, le Stade des Alpes est une réussite. En plus, avec une moyenne de 15 000 spectateurs par match, le public est au rendez-vous. Si bien que certains parlent déjà, avec la montée en Ligue 1, d'une possibilité d'agrandissement à 28 000 places. Quant aux opposants, les succès sportifs aidant, on ne les entend plus.

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