OL : Sursis pour Puel

A Nancy samedi, l’OL a enregistré son deuxième succès de la semaine. Un grand bol d’air au milieu du marasme actuel. Fébriles mais victorieux en Lorraine, les Rhodaniens ont sauvé, pour un temps du moins, la tête de Claude Puel. Pour autant, le technicien lyonnais paraît toujours aussi fragilisé.

N’en déplaise à Jean-Michel Aulas, nous nous permettons, avant la 10ème journée de Ligue 1, et avant trois journées de Coupe d’Europe disputées, un premier bilan. La situation actuelle du club olympien est problématique, très loin des espérances initiales. Englué à une très décevante 17ème place au championnat, Lyon ne convainc pas, match après match. Samedi à Nancy, les joueurs de Claude Puel n’ont jamais maîtrisé leur sujet, étonnamment fébriles et passifs. Ils s’en sont sortis grâce à un réalisme retrouvé. Une efficacité qui les fuyait depuis le début de saison. Huit points en autant de rencontres, c’est bien évidemment insuffisant. Existe-t-il un remède magique ? L’avenir nous le dira.

Nancy, une victoire fondatrice ?

Avant la trêve internationale (l'équipe de France joue notamment deux matches qualificatifs pour l’Euro 2012, NDLR), toute victoire est bonne à prendre, même la plus étriquée. Les Lyonnais ont eu le mérite de montrer des valeurs mentales, déjà aperçues face à Saint-Etienne. Ils n’ont pas lâché leur entraîneur, contrairement aux rumeurs qui couraient entre Rhône et Saône sur le sujet. Professionnels ils ont été. Heureusement d’ailleurs. La victoire de Marcel-Picot aura été celle d’une équipe, avec toutes ses insuffisances actuelles. Le succès d'un groupe. On a suffisamment souligné depuis le début de saison l’absence de cœur, d’orgueil de cet effectif pour ne pas, au moins, le noter, aujourd’hui. Alors, quid pour la suite ? Il n’est pas possible qu’une équipe avec de tels talents (Gourcuff, Lisandro, Bastos, Briand, Delgado pour ne citer qu’eux) se morfonde éternellement dans les profondeurs du classement…

Puel sauvé ?

Il suffisait de scruter l’entraîneur lyonnais après les buts de son équipe, ou à la fin de la rencontre à Nancy, pour mesurer le degré de tension qui l’entourait. Rageur, survolté, surexcité, il a poussé sans cesse ses troupes, sans discontinuer. Son soulagement à l’issue du match en disait long sur l’importance de ce succès pour lui. Car le technicien a vécu une semaine plus que difficile. Raillé par la grande majorité des supporters, qui réclament sa démission dès qu’une occasion s’y prête, il se sait sur un siège éjectable. Surtout que le soutien de Jean-Michel Aulas s’effiloche jour après jour. Le président de l’OL déclarait encore samedi soir à ce sujet : "J’ai demandé du temps car je ne suis pas sûr de la bonne décision. J’écoute tout le monde, les supporters, le staff, Bernard (Lacombe, NDLR), Claude aussi…" Pas de traces d’un soutien marqué. Qu’il est loin le temps où le boss des Gones défendait ardemment son coach, contre vents et marées.

Lille, le couteau dans le dos…

Jean-Michel Aulas semble s’être fait aujourd’hui une raison. Le fil est cassé. "Il faut attendre d’avoir disputé dix matches de Ligue 1 et trois de Ligue des Champions pour avoir du recul et ne pas céder aux pulsions. On va se tenir à ce calendrier", a ajouté l’homme fort de l’OL. Cette phrase sonne comme un ultimatum. Pire, presque comme une période de préavis avant un licenciement. Car concrètement, qu'est-ce que le président lyonnais attend des trois matches à venir (Lille, Benfica et Arles-Avignon, NDLR) ? En Ligue des Champions, l’OL est bien parti. Un succès face aux Portugais, à Gerland, assurerait presque la qualification pour les 8es de finale. JMA soulignera sans doute, qu’une nouvelle fois, Lyon a tenu son rang, contrairement aux autres clubs français qui cultivent le navet dans cette compétition. Et l’argument sera valable. En championnat, Arles-Avignon étant déjà une équipe de Ligue 2, le match contre Lille s’annonce comme le plus décisif de l’ultimatum. Le LOSC, le club qu’un certain… Claude Puel connaît tellement bien. Et si c’était Lille, où il a tant œuvré, avec succès d’ailleurs, qui sonnait le glas du manager lyonnais ?

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