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Sytral : une "2e Vessiller" entre en scène

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© Tristan Paret

Bernard Rivalta a été reconduit comme président du Sytral. Mais il devra compter avec une nouvelle administratrice écologique qui promet de lui mener la vie dure. Celle-ci raille déjà une institution "où la démocratie n'arrive pas à se placer" et où les élus sont "de paille". Ca promet !

Sans surprise, Bernard Rivalta a été reconduit jeudi comme président du Sytral, à la quasi unanimité, par 21 voix sur 24 membres du comité syndical. Son challenger, Denis Broliquier (divers droite) qui voulait démontrer "qu'une autre politique des transports était possible" n'a rassemblé qu'un suffrage : le sien. Et deux autres personnes se sont abstenues. "Deux blancs", a annoncé le scrutateur. "Non deux verts", a blagué Bernard Rivalta pour désigner Béatrice Vessiller et Raymonde Poncet, nouvelle administratrice du Sytral venue du conseil général.

"Le grand sens de la diplomatie" de Rivalta

Gérard Collomb a vu dans ces résultats "la confiance et les bons résultats" du président sortant. D'humeur badine, le président de l'agglomération a loué "la recherche de consensus" de Bernard Rivalta qui est parvenu selon lui à réunir "une majorité extrêmement large". Une performance due "à son sens de la diplomatie". Des propos qui ont déclenché des fous rires, tandis que quelques autres s'étranglaient.

Ceci étant, le maire de Lyon dit vrai : une fois de plus, voix de droite et de gauche se sont mêlées, comme une mayonnaise improbable, soudée envers et contre tout derrière Bernard Rivalta. Pour autant, sa majorité tranquille ne sera pas tout à fait la même. Car si élection il y a eu ce jeudi au Sytral, c'est que de nouveaux administrateurs ont fait leur entrée. Comme Annie Guillemot, maire de Bron, qui remplace Odette Garbrecht, battue aux cantonales. Parmi les nouveaux figure une bête noire en puissance : l'écologiste Raymonde Poncet. Le président du Sytral a tout fait pour empêcher sa venue. Il avait mis la pression sur Thierry Philip, président du groupe PS au Conseil général, pour bloquer sa candidature au Département (lire ici). Il ne voulait pas, disait-il, d'une "deuxième Vessiller". Raté !

Et la nouvelle (à gauche, sur la photo ci-dessous) donne déjà le ton. Au sortir de son premier comité syndical, elle nous a confié : "Il y a ici une telle connivence entre le PS et l'UMP… Ca ricane, ça glousse. La démocratie n'arrive pas à se placer. Le nouveau venu comprend tout de suite que tout est déjà réglé". En cause la composition des commissions qui a étonné la nouvelle promue.

Raymonde Poncet © Tim Douet

"On dirait que ce sont tous des élus de paille !"

Béatrice Vessiller (à droite sur la photo ci-dessus) souhaitait siéger à la commission d'appel d'offre, stratégique pour surveiller les marches publics du Sytral. Elle a donc annoncé sa candidature en séance. Mais le président du syndicat l'a rejetée, au motif qu'elle devait présenter une liste de deux titulaires et de deux remplaçants. Devant cet obstacle, l'élue villeurbannaise a demandé à Bernard Rivalta d'accepter de l'intégrer sur sa liste, "au nom de la pluralité". Refus de l'intéressé. "Je n'ai pas envie de demander à certains de se désister", a-t-il prétexté. Au final, les membres de cette commission sont Georges Barriol (UMP), Alain Jeannot (UMP), Gilles Vesco (centre), Yolande Peytavin (PCF) et Jean-Louis Ubaud (PS), tous soudés derrière Rivalta.

L'écologiste se consolera : elle fera partie de la commission "adaptation de l'offre et tarification". "Je n'avais pas envie de vous nommer dans cette commission", a pesté Rivalta. C'est Gérard Collomb, qui a demandé au président du Sytral de ronger son frein, la veille dans sa voiture, alors qu'ils revenaient tous deux d'une réunion publique dans l'Est. "Vous bénéficierez de la mansuétude du président de la communauté urbaine", a insisté Rivalta.

Ce fonctionnement étonne Raymonde Poncet. "Il y a dix jours, j'ai reçu un courrier m'informant qu'il fallait déposer sa candidature avant le 7 juillet. Or dans ce courrier, il y avait aussi la liste des candidats. C'est comme si on recevait déjà les bulletins de vote pour la présidentielle !". Elle se demande quel élu a été prié pendant la nuit de retirer sa candidature pour laisser place à sa collègue, Béatrice Vessiller. "Le Sytral, c'est comme un bloc qui interdit toute appréciation personnelle. On dirait que ce sont tous des élus de paille !".

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