Grégory Doucet (EELV) © Antoine Merlet

Municipales à Lyon - Grégory Doucet : “Les mêmes causes produiront les mêmes conséquences”

Grégory Doucet fait figure de favori dans la course à la mairie de Lyon. Au soir du premier tour, il est arrivé largement en tête et il s’est depuis allié avec Nathalie Perrin-Gilbert et les socialistes. Ses listes tablent sur une large victoire ce dimanche 28 juin. Critiqué sur le peu d’appétence de son parti pour les questions économiques, Grégory Doucet livre sa feuille de route face à la crise à venir.

 

Lyon Capitale : En quoi votre programme a-t-il changé depuis le premier tour des élections municipales. Qu’avez-vous adapté à un contexte qui lui est sensiblement différent ?
Grégory Doucet : La crise a déjà des conséquences visibles sur certains secteurs comme le tourisme ou la culture. Nous avons intégré différentes réponses à notre programme pour tenter d’y répondre. Nous débloquerons un fonds d’urgence de 4 millions d’euros pour la culture. Nous ouvrirons aussi des lieux municipaux dès cet été pour permettre à des artistes de répéter ou de produire leurs spectacles. Nous devrons aussi nous pencher sur l’éducation au sortir de cette période de confinement où la continuité éducative n’a pas pu être assurée de la même façon partout. Nous avons prévu des mesures qui feront l’objet de nos premières délibérations. Nous voulons trouver des solutions pour recréer du collectif, retrouver un cadre avec des règles de vie en commun afin de préparer la rentrée de septembre.

Face à la crise économique, quelles réponses comptez-vous apporter ? Quel est pour vous le rôle d’une collectivité face aux difficultés que peuvent rencontrer des entreprises ?
Certains ont souffert et d’autres souffrent encore, car la reprise se fait doucement. Nous observons une grande disparité de situations entre ceux qui ont pu amortir le choc grâce aux dispositifs gouvernementaux et d’autres qui rencontrent de grandes difficultés. Je pense qu’il est important de leur amener de la souplesse. Pour les restaurants, nous proposerons de leur donner plus d’espace pour installer leurs terrasses. La ville a des leviers d’action. Cette crise doit aussi être l’occasion de donner une vision et une direction à notre économie. Les collectivités peuvent le faire. Quand nous parlons d’investir sur la rénovation thermique des bâtiments, sur les transports en commun ou sur le réseau vélo express (REV) nous donnons une direction et du travail aux entreprises du BTP. Investir pour la relance de l’économie, ce n’est pas forcément faire comme avant. Les entreprises ne demandent pas à être sous perfusion du public. En annonçant que nous allions investir 1 milliard d’euros sur la transition environnementale, je pense que nous avons donné une direction. Nous discuterons avec les acteurs économiques pour qu’ils s’intègrent dans cette vision. Certains ont besoin de changer d’outil de production, d’autres ont des enjeux de formation. Nous rencontrons aussi des entrepreneurs qui nous attendent sur des infrastructures de transports. C’est que leurs salariés leur demandent. Il ne faut pas reproduire les mêmes erreurs que dans le monde d’avant. Les mêmes causes produiront les mêmes conséquences.

Il y a un an, vous aviez signé un appel à l’union de la gauche pour les municipales avant de prendre vos distances et de mener une campagne de premier tour en autonome et hors du clivage gauche-droite. Pour ce second tour, vous avez fait alliance avec Nathalie Perrin-Gilbert, la France insoumise, le parti socialiste et les communistes. Finalement vous avez recréé cette gauche plurielle en laquelle vous ne croyiez plus…
Je pense que le clivage gauche droite n’est plus suffisant pour rendre compte de la réalité politique. L’écologie, c’est la défense du vivant. Ce qui ne s’insère pas dans le clivage gauche droite. Dans les fondamentaux de la gauche, même si tout le monde n’y met pas les mêmes valeurs, vous retrouvez l’intérêt collectif, l’attention aux plus démunis. A droite, c’est plutôt la liberté individuelle qui est mise en avant. La force de l’écologie politique est de penser l’individu, le collectif et le global qui est le vivant. Nous sommes dans un moment de recomposition politique. L’écologie fait bouger les lignes. Avec cette alliance, nous intégrons des compétences, de l’expérience et d’autres sensibilités. On nous reprochait de ne pas avoir de candidats qui avaient de l’expérience dans la gestion et quand nous en amenons, on nous dit que nous devenons extrémistes… Je ne me crois otage de personne. Mon rôle est de fixer un cap : défendre les biens communs. Tous nos partenaires ont envie de ça.

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