DSK

Les strauss-kahniens montrent leurs muscles

Soutiens historiques et ralliés moins fidèles se sont retrouvés jeudi dernier lors d'une réunion co-animée par Gérard Collomb et Michel Destot, maire de Grenoble. Une organisation s'affirme, qui compte les principaux grands élus socialistes de la région. Mais les historiques ont mal perçu la présence du directeur de cabinet de la ville de Lyon qui les avait durement affrontés en 2006.

La famille au grand complet. Jeudi dernier, les supporters de Dominique Strauss-Kahn se sont retrouvés au restaurant Le Chalut, vers Perrache. Une réunion co-animée par Gérard Collomb et Michel Destot, maire de Grenoble. A l'image de ce tandem, la salle contenait des strauss-kahniens historiques, comme les sénateurs Christiane Demontès ou Jean Besson et d'autres qui ont emprunté des chemins de traverse, à l'instar du maire de Lyon, supporter de Ségolène Royal à la présidentielle de 2007. Le courant avait aussi explosé en 2008 lors du congrès de Reims, alors que le directeur du FMI était déjà à Washington et que ses ouailles s'étaient divisés entre pro-Delanoë et pro-Aubry. "Ce jeudi, c'était surtout des retrouvailles", résume Jean-Christophe Vincent, secrétaire fédéral en charge des élections.

En Rhône-Alpes une forte majorité pour DSK

Ce jeudi, on trouvait 24 grands élus et quelques collaborateurs. "Certains avaient besoin de montrer qu'ils en étaient", souligne un participant. Ce rendez-vous a été l'occasion de lancer un appel. "Notre pays souffre. Chômage record des jeunes, déficit des comptes publics, injustice fiscale et sociale, insécurité, crise du logement, précarité galopante, délitement du lien social, recul des liberté publiques...". "Un autre chemin existe", estiment-ils, qui passe notamment par "l'économie de la connaissance". "L'heure n'est pas aux incantations mais à un projet ancré dans le monde réel", assènent-ils, comme en réponse à la ligne Hamon-Aubry.

Si le contenu du courrier ne surprend pas, il intéresse pour les noms qui l'ont paraphé. Sénateur de la Drôme, Jean Besson fait le bilan. "Dans la région, il y a une forte majorité pour Dominique Strauss-Kahn. Notre ami Jean-Jack Queyranne et Najat Vallaud-Belkacem restent les derniers à soutenir Royal, et les présidents des conseils généraux de la Drôme et de l'Isère sont derrière Hollande",

On trouve dans cet appel les maires des principales villes de gauche : Gérard Collomb, Jean-François Debat (Bourg-en-Bresse), Michel Destot (Grenoble), Alain Maurice (Valence), Bernadette Laclais (Chambéry), Laure Deroche (Roanne) et nombre de parlementaires à l'instar du député du Rhône, Jean-Louis Touraine. Parmi ces signataires, aucune vraie prise de guerre. Mais Jean-François Debat, fabiusien rallié à Bertrand Delanoë en 2008, exprime clairement son choix. Vice-présidente à la Région, Farida Boudaoud, qui avait soutenu Martine Aubry lors du congrès de 2008, retrouve son camp. Vice-président au Grand Lyon, David Kimefeld a rallié ce courant, lui qui avait aussi supporté Royal en 2006. Les autres continuent de réfléchir, comme le premier secrétaire fédéral du Rhône Jacky Darne, le maire de St-Etienne Maurice Vincent, le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret ou le maire du 3e arrondissement lyonnais Thierry Philip, accaparé à sa campagne cantonale. Les supporters du directeur du FMI visent à présent les amis de Vincent Peillon, tels Pascal Terrasse, député de l'Ardèche ou Hervé Saulignac, vice-président du conseil régional. Président du conseil général de l'Ain, Rachel Mazuir est aussi approché.

"Il avait mené une chasse aux strauss-kahniens"

Ces victuailles n'ont pas été complètement pacifiques, rassemblant fidèles et "ex-traitres". La présence de Sylvain Auvray, directeur de cabinet de Collomb pour encore quelques jours, a fait grincer des dents. "En 2006, il avait mené une chasse aux strauss-kahniens", rappelle Romain Blachier, maire-adjoint du 7e arrondissement. "On en avait bavé", confirme Jean-Christophe Vincent. L'intéressé a pris garde à ne pas parler. "Ce sont des bisbilles de collaborateurs, pas d'élus", balaie Jean- Bessson.

Farida Boudaoud a trépigné, un peu agacée de voir l'entourage de Collomb à la manoeuvre. Elle s'estime plus légitime que d'autres à s'exprimer, compte tenu de son engagement ancien pour Dominique Strauss-Kahn. "Mais le retour du maire du Lyon est très apprécié de tous, c'est une grande aide", insistent Jean-Christophe Vincent et Romain Blachier. Cet appel correspond aussi au lancement du site www.dsk2012rhonealpes.fr, piloté par le cabinet de Michel Destot.

C'est à présent au niveau de chaque département que ces rassemblements vont s'opérer. Collomb va-t-il à cette occasion retrouver sa place de leader strauss-kahnien qu'il avait délaissée en 2006 ? La suite des événements reste floue, comme le reconnaît Jean-Christophe Vincent, "puisqu'on ne sait pas si notre candidat sera candidat".

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