Le patron de l'UMP s'était cru tout puissant

Adjointe au maire de Caluire, Michèle Vianès avait été évincée pour s'être présentée aux élections européennes sur une liste concurrente à celle de l'UMP.

La féministe Michèle Vianès a demandé ce matin au Tribunal Administratif de Lyon de la rétablir dans ses fonctions d'adjointe au maire de Caluire, qui lui avaient été retirées par le maire Philippe Cochet (UMP) en raison de sa candidature aux élections européennes sur les listes de Debout la République. Philippe Cochet s'est-il rendu coupable d'un "détournement de pouvoir" ? En mars dernier, le maire UMP de Caluire a décidé de retirer à son adjointe Michèle Vianès sa délégation d'adjointe à la prévention et la citoyenneté, pour la "punir" d'avoir accepté d'être tête de liste Sud-Est aux élections européennes pour "Debout la République", de Nicolas Dupont-Aignan. Une mesure de"cohérence politique" clamait alors Philippe Cochet, qui est aussi président de l'UMP du Rhône et ne voulait pas qu'une de ses adjointes se présente contre son propre parti. Sauf que le maire d'une ville n'a pas les pouvoirs d'un Premier Ministre : ses adjoints sont élus au conseil municipal, le maire ne peut donc pas les limoger à sa guise, sans que cela soit motivé par "l'intérêt communal."
"Il y a abus de pouvoir, il a agi en président de l'UMP, pas en maire" proteste Michèle Vianès, qui a attaqué cette décision devant le tribunal administratif de Lyon. Et ce dernier, qui a audiencé l'affaire ce matin, pourrait bien lui donner raison. Le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi par le tribunal, a en effet rappelé qu'un maire ne peut démettre un de ses adjoints, que pour des motivations ayant trait à l'intérêt communal. En l'occurrence, le maire de Caluire, qui n'était ni présent, ni représenté à l'audience, avait expliqué que le choix de Michèle Vianès avait été perçu comme "une désolidarisation brutale" de la majorité municipale, et avait provoqué de "vives tensions au sein de la majorité et une situation préjudiciable à sa bonne marche." Selon le rapporteur, l'argument du différend politique est tout à fait recevable... à conditions qu'il ait bien eu des répercussions démontrées. Or, le rapporteur estime que la mairie de Caluire "ne fournit pas de preuves de difficultés particulières", et ne cite même aucune situation problématique. Il préconise donc l'annulation de la décision qui a retiré ses délégations à Michèle Vianès, estimant qu'elle est "fondée sur des faits inexacts". En clair, si le tribunal suit cet avis, Michèle Vianès pourrait redevenir dans les prochaines semaines adjointe d'un maire de Caluire qui a voulu la virer. Une situation qui risque de provoquer tensions et différends... bien réels cette fois !

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