Collomb et Mercier
© Tim Douet

La métropole de Lyon : “Un modèle pas recommandable” ?

Dans une tribune, Martin Vanier et Daniel Béhar, de l’École d’urbanisme de Paris, ont critiqué la création de la métropole de Lyon et les conséquences que celle-ci entraînera.

Dans une tribune publiée sur le site Internet du journal La Tribune, Martin Vanier et Daniel Béhar, de l’École d'urbanisme de Paris, ont critiqué le modèle emprunté par la métropole de Lyon. “Un modèle pas recommandable”, selon eux. Ils critiquent notamment la naissance de la métropole, fruit d'un “arrangement interpersonnel de barons locaux, en l'occurrence Gérard Collomb et Michel Mercier, qui ont convenu confidentiellement d'une “rente libératoire” (75 millions d'euros) pour que le Grand Lyon sorte du Rhône”. “Voilà qui parle davantage de la formation de la France au XIe siècle que du fonctionnement démocratique de celle du XXIe”, estiment les auteurs. “Est-ce ainsi que la loi fondamentale de la République doit évoluer, d'exception en exception ?” questionnent-ils.

La finalité : conserver tel quel le “petit Lyon”

Pour Martin Vanier et Daniel Béhar, la finalité de cet arrangement entre Gérard Collomb et Michel Mercier, “c'est d'abord que la métropole de Lyon s'engage à rester pour longtemps le petit Lyon qu'elle est, c'est-à-dire une collectivité qui ne gouverne qu'une moitié de son agglomération (59 des 129 communes de l'unité urbaine), notamment pas son espace aéroportuaire, le troisième de France”.

“Le statu quo territorial des deux institutions est désormais garanti constitutionnellement et le faux clivage urbain-rural avec, alors que l'aire urbaine de Lyon couvre la quasi-totalité du Rhône : on fige par la Constitution une distinction que la société et son économie ont effacée par la métropolisation”, regrettent les auteurs, qui voient déjà poindre un “un jeu de massacre” avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui partage des compétences clés (développement économique, innovation, enseignement supérieur et recherche), avec la métropole.

Enfin, concernant le vote au suffrage universel direct par lequel seront élus les conseillers métropolitains en 2020, les deux urbanistes estiment que “l'accorder par exception à quelques métropoles en France, c'est signifier à toutes les autres intercommunalités, y compris les seize métropoles restantes, dont Paris et Marseille, qu'elles ne sont toujours pas près d'être reconnues politiquement”. Pour eux, la voie “de la souveraineté métropolitaine est la plus mauvaise alors que la République des territoires a surtout besoin de coopération, de réciprocité et d'interterritorialité”.

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