Harcèlement sexuel : Gérard Ducray (UMP) a démissionné

Le Parti communiste et sa secrétaire départementale, Danielle Lebail, ont eu raison de l'engagement politique de Gérard Ducray, conseiller municipal à Villefranche-sur-Saône. Le conseiller UMP a démissionné de ses fonctions cette semaine. Lundi, le Front de gauche, EE-LV et une association féministe locale appelaient une nouvelle fois à manifester contre lui, quatre mois après l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel.

Gérard Ducray (photo), 70 ans, ancien député UMP et ancien adjoint à la sécurité au maire de Villefranche-sur-Saône, aurait dû se rendre, lundi 1er octobre, au conseil municipal de sa commune comme chaque mois. Mais ses collègues UMP ne l'y verront pas, ne l'y verront plus. Gérard Ducray a démissionné. "Je présente ma démission pour ne pas gêner mes collègues du Conseil Municipal, et également pour donner satisfaction à ma famille" écrit le conseiller municipal dans une lettre envoyée en copie, ce vendredi, à toutes les rédactions par sa plus virulente opposante, Danielle Lebail.

La secrétaire départementale du PCF, ainsi que les écologistes (EE-LV) et les membres de l'association Femmes égalité de Villefranche réclamaient la démission de l'ancien député depuis quatre mois. Les vacances ne les ayant pas calmés, ils appelaient à un nouveau rassemblement lundi prochain, devant l'Hôtel-de-ville de Villefranche. Une mauvaise publicité qui a eu finalement raison de l'engagement politique de Gérard Ducray.

Ses opposants lui reprochaient toujours son rôle dans l'abrogation de la loi sur le harcèlement sexuel, annulée le 4 mai par le conseil constitutionnel, suite à la question prioritaire de constitutionnalité, posée par son avocat. Poursuivi par plusieurs ex employées de la mairie pour harcèlement sexuel, le conseiller municipal UMP, condamné en première instance et en appel, avait ainsi réussi à faire annuler la loi par les sages, ce qui l'innocentait de fait, mais qui laissait du même coup un vide juridique préjudiciable aux victimes durant trois longs mois de mai à août. Jusqu'à la reprise des travaux parlementaires et gouvernementaux, suite aux élections respectives.

"Je constate que vous avez voulu donner à cette affaire "juridique", un caractère politique, sans avoir examiné le dossier avec précision", regrette Gérard Ducray dans son courrier envoyé à Danielle Lebail. "A ce jour, vous n'avez écouté que la seule personne qui me poursuit de sa vindicte; avez-vous seulement pensé un seul instant à mon épouse et à mes enfants, vous qui défendez avec ardeur la cause féminine... ".

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