Emmanuel Hamelin se démarque avec des idées

Dans la course à l'investiture, les candidats se jugent et se jaugent sur les salles qu'ils remplissent. Sur ce critère, Emmanuel Hamelin se situe dans la moyenne. En revanche, il prend le contre-pied de ses rivaux en dévoilant par petites grappes son projet.

Dans le course à l'investiture, chaque candidat propose une stratégie légèrement différente. Georges Fenech mise sur l'attrait de la nouveauté et du dynamisme pour séduire l'électorat de droite. Michel Havard joue la carte de la légitimité et d'une sorte de prime au sortant. Nora Berra parie sur sa dimension nationale d'ancienne ministre. Emmanuel Hamelin, qui est le premier (dès mars 2010) à avoir contesté le leadership de Michel Havard sur la droite lyonnaise, entend lui se démarquer sur les idées et aussi sur sa notoriété. Comme une martingale, il brandit ses meilleurs scores aux différents sondages en la matière.

À l'approche du premier tour de la primaire, qui se tiendra le 2 juin, l'élu de la Croix-Rousse se différencie des autres en avançant à découvert. Là où la plupart de ses concurrents se gardent bien d'étaler leur programme de peur de se faire copier, Emmanuel Hamelin agrémente son projet d'alternance par des idées. Il les a présentées mardi soir à une centaine de militants réunis au siège de la fédération UMP du Rhône. Un nombre à peu près identique à celui réalisé quelques semaines plus tôt par Georges Fenech dans la même salle. Depuis, le député de Givors a placé la barre beaucoup plus haut : 400 personnes pour la venue d'Henri Guaino ce lundi soir. Un record qui ne sera sans doute pas battu d'ici à la fin de la campagne. "Mais, chez nous, tout le monde vient de Lyon et pas de Givors", raille l'entourage d'Emmanuel Hamelin.

Pas de grande métropole sans l'aéroport

Dans un discours d'une heure un brin décousu, l'ancien député de la Croix-Rousse a proposé pêle-mêle sa vision pour Lyon, sa critique des années Collomb et ses propositions. En matière de gouvernance, il oppose à l'autoritarisme du maire de Lyon la possibilité de recourir à des référendums d'initiative citoyenne ou la création de conseils de la citoyenneté.

Pugnace à l'heure de faire le bilan de Gérard Collomb, il tourne en dérision "ses bonnes idées qui finissent par poser des problèmes jusque dans son camp". Et l'élu de s'acharner sur le manque de concertation autour de la création de la métropole lyonnaise : "Il a informé Jean-Jack Queyranne la veille, qui aujourd'hui s'oppose au projet. Jean-Paul Bret, le maire de Villeurbanne, est vent debout contre cette réforme. Gérard Collomb nous pénalise. Sur l'Hôtel-Dieu, il avait raison contre tous, mais aujourd'hui son projet n'est pas bouclé. Il manque 40 millions."

Les critiques les plus "fraîches" des années Collomb portent sur l'aéroport de Lyon. Emmanuel Hamelin déplore de voir cette infrastructure exclue du futur périmètre de la prochaine métropole. "L'État cherche à se désengager de ses participations dans l'aéroport de Lyon. Gérard Collomb devrait se jeter dessus, mais il ne le fait pas. Aujourd'hui, Aéroports de Paris veut le racheter mais pas pour le développer. Veolia est aussi intéressée. Ils viennent de récupérer celui de Genève, mais à Lyon ils ne viendront pas pour investir", redoute Emmanuel Hamelin. Sur le même ton ironique, il matraque la Confluence vue par Gérard Collomb. "Le maire de Lyon parle d'une réussite. Il dit que des gens viennent du monde entier pour voir ce quartier. J'espère pour eux qu'ils ne viennent pas aux heures de pointe. Les commerçants ne savent pas comment s'en sortir. Le Carrefour affiche la plus faible rentabilité de France", dénonce Emmanuel Hamelin. Pour désengorger ce quartier, le candidat à la primaire de l'UMP propose un métro d'Ampère à Debourg en contournant la gare de Perrache.

1 500 places de crèche en six ans

Pour se démarquer de ses rivaux, Emmanuel Hamelin glisse quelques propositions. Devant les militants, mardi soir, il a détaillé son astuce pour créer 1 500 places de crèche sans plomber les finances de la ville. "En un mandat, Gérard Collomb en a ouvert 500. Ce que je propose est faisable, Michel Noir l'avait fait. Ouvrir des berceaux coûte de l'argent public, mais j'ai trouvé une solution en regardant ce qu'a fait Alain Juppé à Bordeaux. En ayant recours à une délégation de service public, il est possible de créer des places au même prix que dans le privé ou le public", propose Emmanuel Hamelin. La mesure consisterait en une sorte de privatisation des établissements d’accueil de jeunes enfants.

"Certains de mes concurrents sont frileux à l'idée d'annoncer des projets. Ils ont peur que Gérard Collomb pique leurs idées. Je préfère être celui qui est copié. Je me dévoile donc tôt, pour vous montrer ma vision de Lyon", explique Emmanuel Hamelin après avoir glissé aux militants que le choix du candidat investi à la primaire se ferait sur la détermination et le projet.

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