Bayrou fait le plein à l'IEP

Le candidat centriste à la présidentielle répond aux étudiants de Sciences-Po qui, plutôt chaleureux, le bombardent de questions sur sa centritude.

"Bravo monsieur Bayrou, il n'y a jamais eu autant de monde ici depuis le CPE !" lance un étudiant au président de l'UDF, déclenchant les rires de ses camarades. Il est vrai qu'à l'IEP de Lyon, le candidat centriste fait salle comble, ce mercredi 7 mars. Il faut même ouvrir en vitesse un deuxième amphi en videoconférence. Le candidat crédité désormais de 20% d'intentions de vote réaffirme devant les étudiants sa volonté de construire "une équipe de France" avec des gens de droite, de gauche et du centre, mais, précise-t-il, "certainement pas avec les mêmes têtes !"
A une étudiante qui lui demande s'il ne va pas "prendre des voix à Le Pen et à gauche, en étant une solution de repli pour les machos du PS", le centriste lui répond, pédagogue, que "les voix n'appartiennent à personne, les voix des citoyens sont libres".
François Bayrou raconte que c'est la chute du mur en 1989 qui a fait germer l'idée en lui d'abolir la cassure droite-gauche : "dès 1993, je voulais faire une majorité allant de Balladur à Delors". Elu, il créerait un Parti Démocrate pour la France, à l'image du parti démocrate américain ou indien. Restant assez vague sur les modalités de cette recomposition politique, Bayrou se présente en admirateur d'Henri IV.

Sincérité
"J'ai une idée du Premier ministre que je prendrais mais je ne lui en ai même pas parlé" dit-il, avant de rappeler ses mesures-phares : "premièrement un plan contre l'exclusion, deuxièmement donner à chaque entreprise la possibilité de créer deux emplois sans charge pendant 5 ans". Au détour d"une question sur les quartiers, "des lieux de vitalité formidables toujours présentés comme des coupe-gorges à la télé", il a fustigé "Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal qui veulent supprimer la carte scolaire".
Sur l'éducation, François Bayrou précise : "on ne doit pas rentrer en 6e sans savoir lire ni écrire. Et la Terminale doit être une véritable classe préparatoire à l'enseignement supérieur".
A la sortie, de nombreux étudiants soulignent "la sincérité qui se dégage de Bayrou". Quant à voter pour lui, c'est autre chose. "Je voterai Marie-Jo au premier tour" confie cette étudiante en parlant de la candidate communiste, "et pourquoi pas Bayrou, mais simplement au second tour". Or le problème de Bayrou, c'est plutôt le premier.

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