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Lobbys : les “portes tournantes” bruxelloises

Autour des institutions européennes, qui fixent la plupart des règles du jeu pour les entreprises des pays membres, la pression des lobbys est colossale. Ils ont un rôle bien défini dans le processus de décision. La transparence accrue n’empêche pas une forte porosité entre les élus et les entreprises.

Bruxelles n’est pas que la capitale de l’Europe. C’est aussi celle des lobbys. Aucun cabinet d’influence digne de ce nom ne fait l’impasse sur une représentation au Parlement européen et à la Commission. En fixant des normes applicables à l’ensemble d’un continent, ces instances attirent forcément les défenseurs d’intérêts particuliers. En 2017, le Conseil européen de l’industrie chimique, qui regroupe les branches professionnelles de presque tous les pays de l’Union européenne, a dépensé plus de 12 millions en activités de lobbying. Ce groupement dispose de 47 salariés à plein temps pour mener ses actions. Un rapport de l’European Corruption Observatory, une ONG qui milite pour plus de transparence, souligne que les cabinets d’influence et les entreprises emploient autant de salariés que les services du Parlement et de la Commission européenne : environ 30 000 collaborateurs. Autour des instances européennes, les représentants d’intérêts ont un rôle à part. Ils peuvent déambuler dans les couloirs du Parlement, mais doivent se signaler comme lobbyistes. “À Bruxelles, le lobbying fait partie de l’architecture institutionnelle”, note Philippe Blacher, professeur de droit constitutionnel à Lyon 3.

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