Procès Preynat : le parquet requiert 8 ans de prison ferme

Ce vendredi, le parquet de Lyon a requis une peine de 8 ans de prison ferme à l'encontre de l'ancien prêtre pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité.

Lors de son réquisitoire, la procureure de la République Dominique Sauves, a demandé une peine “qui ne doit pas être inférieure à 8 années de prison ferme” pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité. La peine maximale encourue pour ce délit est de 10 ans de prison et 150 000 € d’amende.

Le jugement doit nécessairement permettre d'apporter une réponse pénale forte à la mesure du calvaire des victimes. Cette peine importante doit confirmer la place des enfants dans notre société, mais aussi le degré de légitimité de la justice auprès des enfants et des parents quand des faits comme ceux-ci, sans précédent, arrivent”, a déclaré le parquet. Selon ce dernier, “l’enfermement est la seule réponse pénale acceptable”.

La procureure n'a pas oublié les vingt-six victimes prescrites en lisant un à un leurs noms et prénoms. Le parquet a par ailleurs émis des doutes sur la “réalitédes agressions sexuelles subies par le prêtre quand il était jeune, ainsi que par ses excuses.“ Leur caractère tardif et évolutif pourrait amener à se poser des questions ?”, a déclaré Dominique Sauves. “Est-ce à dire que tout enfant agressé est un prédateur potentiel ? Bien sûr que non”, a-t-elle ajouté. Et de conclure : “J’entends que l’on va nous rappeler qu'il (Bernard Preynat, NdlR) est aujourd'hui âgé, pourquoi pas inoffensif, que les faits sont anciens, qu'il n'a pas été dénoncé pour d’autres faits depuis 1991, qu'il n'a pas fait un jour de détention provisoire et que son casier est vierge. Je vous demande de considérer combien ce dossier est stupéfiant, grave, effrayant. Par le caractère hors norme, de la multiplicité des victimes. Encore stupéfiant et effrayant par la multiplicité des actes commis. Mais aussi effrayant par la durée durant laquelle il a sévi. Effrayant par la qualité des victimes, des enfants de 6 à 10 ans. Effrayant enfin par le contexte institutionnel dans lequel ils ont été abusés.

Du côté des parties civiles, le réquisitoire du procureur tout comme la peine demandée ont été accueillis avec satisfaction. “La peine maximale était de dix ans, donc huit ans fermes, cela semble satisfaisant. C’est surtout les propos du parquet qui nous font plaisir”, a confié Pierre-Emmanuel Germain-Thill à la sortie de la salle d’audience.

Hier lors se sa plaidoirie, l'avocat d'une des victimes s'était adressé aux magistrats pour esquisser ce que doit être la réparation de la justice pour les victimes selon lui. “Que vaut une agression sexuelle ? Quelques milliers euros ? Dans un pays ou l'on indemnise très bien le préjudice physique, ce procès peut peut-être être celui ou l'on va commencer à indemniser préjudice moral. Dans mon cabinet j'ai défendu une jeune fille qui s'est fait renverser par une voiture. Elle a eu une cote cassée et 10 jours d'ITT. La justice lui a accordé 10 000€ d'indemnités. Je crois que préjudice de mon client est supérieur à une côte cassée”, a déclaré Me Boudot. 

À l'issue de ces 5 jours d'audience, la décision du tribunal sera mise en délibéré.

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