moncorge

3 mois de prison avec sursis pour le tableau radioactif

L’artiste lyonnais Philippe Moncorgé, créateur de la Plouf économie et de l’artomisme, a écopé d’une peine de trois mois de prison avec sursis pour avoir brisé, le 25 septembre 2012, un tableau recouvert d’uranium faiblement radioactif en plein tribunal de commerce.

Coupable. Quand, ce jeudi 4 septembre, la juge Desvignes, en 6e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, a prononcé le rendu du jugement, Philippe Moncorgé a légèrement tressailli. La procureure avait en effet demandé dix mois d'emprisonnement, assortis d'une mise à l'épreuve, d'une obligation de soins et d'un stage de citoyenneté.

La sanction sera finalement de 3 mois avec sursis (simple). Pour Me Dominjon, conseil du prévenu, "c'est une performance artistique qui, judiciairement, est une infraction" mais la peine est "acceptable".

Le 25 septembre 2012, en pleine audience du tribunal correctionnel, alors qu'il était entendu pour une affaire de redressement judiciaire, Philippe Moncorgé avait brisé un tableau recouvert d'uranium faiblement radioactif.

Pour l'artiste lyonnais, il s'agissait d'une "performance artistique nucléaire". Le tribunal avait alors été évacué, un périmètre de sécurité avait été mis en place et une équipe de pompiers spécialisés dans les risques nucléaires était intervenue.

Un acte “inadmissible” selon la juge

La juge a retenu la qualification de violences avec préméditation à l'encontre de magistrats et de hauts fonctionnaires de justice. L'argument de l'avocate de l'artiste, selon lequel l'élément intentionnel de l'infraction n'était pas constitué, n'a pas été retenu par le tribunal.

Le tribunal a, au contraire, jugé que l'intentionnalité était constituée dès lors que Philippe Moncorgé avait brisé, parmi les quatre tableaux qu'il avait ce jour-là, le seul qui était radioactif.

"L'acte est inadmissible dans une enceinte judiciaire", a déclaré la juge Desvignes.

Mais, compte tenu du contexte (suivi psychologique de l'artiste, discernement légèrement altéré au moment des faits), le tribunal n'a retenu que 3 mois de prison, contre 10 requis par la procureure – très remontée. Sans mise à l'épreuve. "Une peine acceptable", a soufflé Me Dominjon, l'avocate de l'artiste.

L’artomisme, mouvement artistique pacifique

Et ce dernier de dire : "Un demi-tour en deçà du point limite" pour justifier des limites de l'art... Et de plaider pour son nouveau mouvement artistique : l'artomisme. "Ce mouvement s'est affirmé le 25 septembre 2012 avec mon “explosition”. La radioactivité est invisible, non sensible et active. Elle constitue le cœur du message du mouvement artomique qui, en cela, instaure des connexions poétiques similaires avec la radioactivité, celle de l'amour qui ne s'éteindra jamais, celles de la générosité ou de la pensée-prière (une pensée peut être maléfique), gratuites et bienveillantes."

En revanche, pendant 5 ans, plus d' "explosition"...

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