Concert de l’Hostel Dieu © Florent de Gaudemar

Musique classique et contemporaine : Le concert de l'Hostel Dieu délocalise au Transbo

Habitué des projets dialectiques et crossover, Le Concert de l’Hostel Dieu nous propose son nouveau programme 50/50 mêlant musique ancienne et créations contemporaines “minimalistes”. Une fois n’est pas coutume, l’ensemble baroque lyonnais arpentera pour l’occasion la scène du Transbordeur de Villeurbanne.

On connaissait l’attrait de la petite troupe menée par Franck-Emmanuel Comte pour les programmes originaux, sortant des sentiers battus et associant, régulièrement, le baroque à d’autres univers, parfois éloignés. Ce fut le cas jadis avec les musiques traditionnelles (d’origine celtique ou indienne…) et même récemment avec la danse hip-hop ou le beatbox !

Concert événement

Autant de tentatives de décloisonner le milieu de la musique classique et de dresser des ponts entre les genres musicaux et les publics.

Le Concert de l’Hostel Dieu va plus loin encore cette saison en investissant le Transbordeur, salle de 1 800 places habituellement réservée aux musiques actuelles et amplifiées, le temps d’un concert événement.

Concert de l’Hostel Dieu © Florent de Gaudemar

C’est autour d’un répertoire mêlant baroque et créations contemporaines que se réalise ce “pas de côté”, le concert prenant la forme d’une rencontre entre baroque et “minimalisme”.

Large public

Par minimalisme, on désigne un courant musical né au XXe siècle caractérisé par une esthétique singulière, ne s’inscrivant pas tout à fait dans le langage dominant de la musique contemporaine.

Avec des chefs de file tels que les compositeurs Philip Glass, Steve Reich, Terry Riley, Arvo Pärt ou John Cage, le minimalisme se distingue par un certain retour à la tonalité, le recours souvent à des procédés d’écriture usant de la répétition de cellules mélodico-rythmiques dont l’évolution dans le temps (avec de potentiels décalages) rejoint par beaucoup d’aspects les musiques traditionnelles, le rock ou les musiques électroniques.

D’apparence moins cérébral ou difficile d’accès que la musique contemporaine “académique”, le minimalisme réussit à séduire un large public, ce qui lui vaut parfois un certain dénigrement de la part des milieux institutionnels.

Baroque et contemporain jumelés

C’est à partir d’un effectif orchestral plutôt standard dans la musique baroque (cordes, hautbois baroques, flûtes, théorbe, clavecin et orgue) et de la voix de mezzo-soprano de la chanteuse Axelle Verner que s’articule le projet 50/50.

Deux compositeurs issus du courant post-minimalisme, l’un britannique (Martyn Harry), l’autre français (David Chalmin), ont composé pour un même instrumentarium, baroque, des œuvres originales en miroir à des pièces anciennes signées Henry Purcell et Jean-Baptiste Lully.

Non contents d’y exploiter le timbre des instruments baroques, nos deux contemporains vont jusqu’à reprendre dans leurs créations des éléments structurels et thématiques de l’œuvre baroque dans laquelle ils puisent leur inspiration. Plus qu’un clin d’œil à leurs aînés, Harry et Chalmin n’hésitent pas à citer une basse obstinée de Purcell et même un passage de son Air du Froid (extrait de l’opéra King Arthur) texto !

Loin du plagiat, la mise en perspective des pièces contemporaines et baroques (qui seront d’ailleurs jouées successivement) s’inscrit dans une logique d’hommage, de “réflexion” autour des œuvres originales et de leur grande actualité, malgré les siècles qui nous séparent de leur composition.

Un programme qui brille par son originalité et son audace.


50/50 – Mercredi 10 mai à 20 h, au Transbordeur

www.concert-hosteldieu.com

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