Robert Guinan, Au Bohemian Club Bar, 1977. Acrylique sur isorel. Dépôt du Centre national des arts plastiques au musée des Beaux-Arts de Lyon. © Succession Robert Guinan / Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN[1]Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI

Musée des Beaux-Arts : Robert Guinan, peintre des exclus

Le musée des Beaux-Arts consacre une rétrospective inédite à l’artiste américain Robert Guinan (1934-2016), peintre des quartiers pauvres de Chicago.

Artiste peu connu du grand public, montré seulement deux fois en France (en 1981 et 2005), Robert Guinan prend place au musée des Beaux-Arts avec Robert Guinan. Chicago. En marge du rêve américain.

L’exposition réunit quatre-vingts œuvres – une sélection de peintures et dessins, et deux séries de lithographies, l’une sur le thème de l’esclavage, l’autre inspirée des poèmes de guerre du grand poète anglais pacifiste Wilfred Owen.


Robert Guinan, Ravenswood V, 1989 Chicago. Huile sur panneau. © Succession Robert Guinan Image © Albert Loeb / Photo Jean-Louis Los

Originaire de Watertown (État de New York), il s’installe à Chicago en 1959, se forme à la peinture et la photographie, aborde l’expressionnisme abstrait et le pop art puis développe dans les années 1970 un style réaliste.

La marginalité

Refusant la gloire et un système qui exigeait de lui qu’il peigne beaucoup de toiles pour générer de l’argent, Guinan s’attache surtout à regarder – avec une attention particulière à la communauté noire – ceux qui sont à la marge de la société et que les héritiers du rêve américain ne voulaient pas voir.

Ceux rencontrés dans les bars, la rue, les bordels, les clubs de jazz, les lieux mal famés de Chicago où l’entraîne son ami, le pianiste noir Émile Breda.

Souci du réel

Nourri de peinture française (Toulouse-Lautrec, Degas et Manet), son travail est essentiellement constitué de portraits de personnes avec lesquelles il est en relation profonde sans aucun voyeurisme, des êtres abandonnés mais qui restent dignes, révélant à travers une peinture raffinée, soucieuse du réel et du détail, et une palette de couleurs où le gris domine, des corps bruts et une certaine acceptation de la vie.


Robert Guinan, Portrait de Nellie Breda , 1973. Acrylique et collage sur Isorel. Lyon, Musée des Beaux-Arts. © Succession Robert Guinan, Image © Lyon MBA - Photo Martial Couderette

Articulé autour du beau Portrait de Nelly Breda 1973 (mère d’Émile), acheté par le musée à la galerie Le Lutrin en 1977, le parcours est constitué de douze sections avec chacune un thème.

Les lithographies sont surprenantes car en rupture avec les tableaux peints, les corps d’esclaves et les paysages de guerre sont dessinés de manière chaotique et perdent leurs contours, soumis à la violence des situations… Un artiste sensible à découvrir !

Robert Guinan. Chicago. En marge du rêve américain – Jusqu’au 27 août, au musée des Beaux-Arts

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