JL Blanchet – Magie (Ombre et lumière) / S. Martagex – Cheveux rebelles / JA Bertozzi – Ressorts poétiques / J. Raine – Encres 3, fatigue pressentie (1967)
JL Blanchet – Magie (Ombre et lumière) / S. Martagex – Cheveux rebelles / JA Bertozzi – Ressorts poétiques / J. Raine – Encres 3, fatigue pressentie (1967)

Lyon : les expos à voir en juin

Des visions de Jean Raine aux silhouettes sur le départ de Thérèse Rozwadowska-Potocki, en passant par les jardins électriques de Sandra Martagex et les mélis-mélos de Gérard Guyomard, sélection d’expositions à voir avant l’été à Lyon.

Les tourbillons de Jean Raine chez Michel Descours

Jean Raine – Tranche et le citron.
Jean Raine – Tranche et le citron.

D’origine belge mais installé à Lyon une partie de sa vie, Jean Raine (mort en 1986) participa au fameux mouvement CoBrA (Copenhague Bruxelles Amsterdam) avec notamment Alechinsky, Karel Appel, Pol Bury ou Corneille. Cette exposition monographique présente une quarantaine de peintures et dessins réalisés entre 1957 et 1982. Les œuvres vont du bestiaire aux encres du début des années 1960 jusqu’à sa période américaine (1966-1968) et la quasi-fin de sa vie. Tourbillons, visions, délires, spontanéité, ainsi qu’une forme d’expressionnisme abstrait font valoir sa science des couleurs. Une grande liberté de formes et de thèmes condense une œuvre qui peut parfois, aussi, être cocasse.

Jean Raine, de Cobra à l’expressionnisme abstrait – Jusqu’au 7 juillet à la galerie Michel Descours (Lyon 2e)

Lu Yanpeng à l’Institut franco-chinois

“Je suis un poète, qui s’avère également être un photographe”, aime à dire Lu Yanpeng. Originaire du sud de la Chine, Lu Yanpeng arrive à Pékin en 2005 pour y étudier la photographie. Depuis, il promène son objectif à travers son pays, en observateur de son environnement. Photographe prolifique, il expose régulièrement en Chine, aux États-Unis et en France. L’Institut franco-chinois l’accueille en résidence artistique depuis le 14 mars et il a sillonné Lyon pour tenter d’en capter l’essence.

Lu Yanpeng – Jusqu’au 2 septembre à l’Institut franco-chinois (Lyon 5e)

La Pologne à la galerie Chybulski

Tereska Rozwadowska-Potocki – Donna Anna (eau forte).
T. Rozwadowska-Potocki – Donna Anna (eau forte).

Ville-sur-Jarnioux est une petite commune du nord des Pierres Dorées. La galerie Chybulski s’y est installée pour mener une activité singulière. Elle présente en ce moment Thérèse Rozwadowska-Potocki, une graveuse accomplie qui peut et sait mêler aquatinte, passages siliconés, eau forte, collages. Des silhouettes évoquent la “grâce féminine” et différentes situations vécues par la femme dans ses visions, ses attentes, ses rêves ou sur le départ. Mais la nature, en particulier le végétal, est toujours présente en surimpression, en arrière-plan ou dans certains motifs récurrents, le plus souvent très fouillés.

En même temps que la graveuse, expose Wojtek Hoeft, qui travaille et vit à Berlin et à Wejherowo en Pologne. Lui sculpte ou modèle dans la résine des personnages énigmatiques au regard vide en train de courir, plonger, faire du roller ou pris dans des positions qui semblent absurdes et inquiétantes.

Rozwadowska-Potocki / Hoeft – Jusqu’au 17 juin à la galerie Chybulski (Ville-sur-Jarnioux)

Les dessins de Sandra Martagex à la Galerie 48

Sandra Martagex – Cheveux rebelles.
Sandra Martagex – Cheveux rebelles.

Née en 1967, Sandra Martagex a fréquenté différentes écoles, dont les beaux-arts, et participé à plusieurs résidences, notamment en Chine. Elle présente ici une trentaine de ses petits dessins récents et quelques peintures. L’ensemble est impulsif, charnel, coloré. Libre, elle utilise aussi bien le feutre que les pigments et le dessin. Elle fréquente les petits formats comme dans une série d’après des dessins de Francis Bacon. Elle semble aussi bien vouloir peindre vite que fouiller les méandres du détail et la jouissance du geste qui vient et revient, s’installe et se pose.

Sandra Martagex / Jardins électriques – Jusqu’au 30 juin à la Galerie 48 (Lyon 1er)

 

Les découvertes photographiques de la galerie Vrais Rêves

Berenice Trésorier – Autoportrait et bois flotté.
Berenice Trésorier – Autoportrait et bois flotté.

Jeunes et moins jeunes photographes présents ici ont attiré l’attention d’une personne de l’équipe de la galerie dans les cinq années passées. Les voici rassemblés autour de deux thèmes : le rapport à l’humain et la notion de collection. Marielsa Niels présente À fleur de corps, où se mêlent textures, transparences et flous pour photographier trois générations. Bérénice Trésorier évoque la douleur, en diptyques mêlant corps et bois flottés. Jean-Baptiste Martin analyse comment une image peut survivre à l’écoulement du temps. Jean-André Bertozzi associe de façon incongrue un simple ressort avec un autre élément. Alexis Bérar utilise également l’humour, photographiant des sardines en assiettes constituant de petites saynètes.

NB : Comme chaque été, Vrais Rêves participera aux Rencontres d’Arles.

Découvertes – Jusqu’au 23 juin à la galerie Vrais Rêves (Lyon 4e)

Les lauréats du prix HSBC au Réverbère

Preacher’s House, 2016 © Petros Efstathiadis (prix HSBC 2018)
Preacher’s House, 2016 © Petros Efstathiadis

Les trois lauréats 2018 du prix HSBC pour la photographie sont présentés jusque mi-juillet à la galerie Le Réverbère. Olivia Gay, née en 1973, a reçu le prix Joy Henderiks pour sa série Envisagées. Antoine Bruy livre des documentaires à base de portraits et de paysages pour raconter des bouts de terre, des moments de vie faisant état du rapport entre l’homme et son environnement. Petros Efstathiadis met en scène de façon baroque des constructions qui racontent la société grecque, ses espoirs, ses combats, ses traumatismes.

Prix HSBC – Jusqu’au 13 juillet à la galerie Le Réverbère (Lyon 1er)

Les mélis-mélos de Guyomard chez Pallade

Gérard Guyomard A tout pichet miséricorde, 2017.
Gérard Guyomard A tout pichet miséricorde, 2017.

Apparenté à la figuration narrative, Gérard Guyomard semble avoir la tête pleine d’images, et vivre d’images : celles du jour le jour, des instantanés, des icônes populaires ou autres. Dans ce méli-mélo solaire, le capitaine Haddock peut fricoter avec un cinéaste de la Nouvelle Vague, ou un footballeur avec un zoom extrêmement et joyeusement érotique. Ça va, ça vient, ça circule. Le tout dans l’éclat de rire libertaire de celui qui aime fréquenter la vie. Gégé le Capiteux (son surnom) fréquente aussi bien Alphonse Allais ou Audiard que le père Sifflard ; toujours en route vers le coq à l’âne et les pigments vifs, foisonnants et colorés après une belle lichée d’un alcool merveilleux… “À tout pichet miséricorde !”

Gérard Guyomard / À tout pichet miséricorde – Jusqu’au 30 juin à la galerie Pallade (Lyon 1er)

Les effacements de Blanchet chez Valérie Eymeric

Jean-Luc Blanchet - Magie (Ombre et Lumière) 2018 (Pleine Lune) - [effacement]. Mix Médias sur toile - 61x50 cm
Jean-Luc Blanchet - Magie (Ombre et Lumière) 2018.
Jean-Luc Blanchet est un ancien de la galerie Domi Nostrae. Pour peindre, il frotte, efface, lave, enlève, défait… Cette grande disparition pourrait correspondre allégoriquement aux effets de la pollution, à la condition humaine ou à la violence de vivre. Il nous propose également des toiles très récentes, notamment des peintures luminescentes qu’il appelle ses “petits bijoux”, ainsi que des toiles numériques, une nouvelle voie dans son travail.

Jean-Luc Blanchet – Du 23 juin au 31 juillet à la galerie Valérie Eymeric (Lyon 2e)

Matières et perceptions à l’IAC

Jean-Marie Perdrix – Alpha Bêta (2017).
Jean-Marie Perdrix – Alpha Bêta (2017).

Otium#3 rassemble trois expositions personnelles, de Jean-Marie Perdrix, Linda Sanchez et Dane Mitchell. Issus de l’officialité, ils veulent saisir à leur façon “les possibles” de la matière minérale, organique, cosmique, volatile et/ou en mouvement. Ainsi font-ils écho aux recherches menées dans le cadre du laboratoire Espace Cerveau. Perdrix recueille des objets totémiques, des crânes, des peaux animales, des déchets domestiques et d’autres scories pour en faire les matrices de ses métamorphoses. Les œuvres sculptées, graphiques ou vidéographiques de Linda Sanchez puisent leur origine matérielle au cœur même de l’eau, du sable, de l’argile, du lichen et des phénomènes physiques qui tantôt les figent tantôt les mettent en mouvement. Quant à la Néozélandaise Dane Mitchell, elle sonde les zones insaisissables, les transitions entre matérialité et immatérialité, intuition et connaissance, absence et présence. À partir d’éléments naturels (la lumière, la pluie, la vapeur), ses recherches tendent à interroger notre manière de percevoir ces manifestations et à explorer les limites de nos perceptions.

Otium#3 – Du 21 juin au 9 septembre à l’IAC (Villeurbanne)

Et Julie Rocheleau au MAC

Julie Rocheleau – Le Tango.
Julie Rocheleau – Le Tango.

Julie Rocheleau est illustratrice et auteure de bande dessinée. Elle vit et travaille à Montréal. Issue du monde du dessin animé, elle se consacre désormais à dessiner dans les livres. Ses albums, fruits de collaborations avec différents écrivains et scénaristes, sont publiés chez Dargaud, Casterman et La Pastèque. Son dernier album, Betty Boob (sur un scénario de Véro Cazot), nous fait suivre la réappropriation d’un corps atteint par un cancer du sein. En résidence au MAC dans le cadre de Lyon BD, elle interviendra en direct et en public du 6 au 8 juin (sa réalisation restera exposée jusqu’au 8 juillet).

Le week-end phare du festival (9-10 juin), le musée invite également 10 auteurs à croquer des œuvres de sa collection ; ils dessineront le samedi en direct et en public dans les salles du MAC et leurs planches seront exposées le dimanche.

L’occasion pour ceux qui ne l’ont pas encore vue de visiter “L’antidote” d’Adel Abdessemed, la superbe exposition qui a fait scandale à propos de poulets qu’on a prétendu torturés, ceux qui l’ont attaquée ne faisant pas d’esclandre à notre connaissance devant le Bœuf écorché de Rembrandt ou Le Poulet plumé de Soutine…

Julie Rocheleau – Jusqu’au 8 juillet au musée d’Art contemporain

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