© Bertrand Delous

Le Roi Lear, au TNP : Sa majesté Jacques Weber

Du 9 au 18 novembre, le TNP accueillera Le Roi Lear, mis en scène par Georges Lavaudant avec un certain Jacques Weber dans le rôle-titre. Un must !

Si l’on consulte l’interminable liste des grandes mises en scène françaises répertoriées de la pièce de Shakespeare Le Roi Lear, on s’aperçoit que celle-ci débute en 1868 (avec la version de Jules Lacroix, poète, traducteur, librettiste et dramaturge) !

La tragédie en cinq actes, en vers et en prose, écrite, suppose-t-on, entre 1603 et 1606, par le grand Will, a été jouée pour la première fois le 26 décembre 1606 au palais de Whitehall de Londres, en présence du roi Jacques Ier d’Angleterre.


Le partage royal part en quenouille, le trône vacille. Les liens familiaux se déchirent, le pays se fracture


Depuis, elle a traversé les décennies, et les continents, sans jamais rien perdre de sa force ni de son attrait. L’intrigue première est simple : un vieux souverain sur le point de mourir décide de diviser son royaume en trois parts pour en doter ses trois filles, Goneril, Régane et Cordélia. Il exige cependant de chacune une profonde déclaration d’amour. Les deux premières le flattent à outrance, la troisième se montre plus réservée mais sincère. Le vieillard, furieux, en vient à maudire sa fille préférée…

Le partage royal part en quenouille, le trône vacille. Les liens familiaux se déchirent, le pays se fracture. Le chaos l’emporte ; sur la lande déserte Lear est aspiré par la folie qui le gagne. Sur cette trame, Shakespeare embrasse différents thèmes (le droit, l’honneur, le pouvoir, la violence, la guerre, l’envie, la folie, le sexe et l’amour) dans une langue d’une puissance rarement égalée.

Les spectateurs du TNP ont encore en mémoire la formidable mise en scène de l’œuvre signée Christian Schiaretti en 2014. Du haut de ses 81 printemps d’alors, Serge Merlin y composait un monarque inoubliable et déchiré.

Pièce fétiche, pièce abyme et pièce monde

C’est au tour de Georges Lavaudant de relever le défi de cette “pièce abyme”. Il présentera en ce même TNP, lieu qu’il a codirigé pendant dix ans avec Roger Planchon, de 1986 à 1996, sa nouvelle mise en scène de l’œuvre. Après l’avoir déjà montée en 1974, puis de nouveau en 1996, il revient à ce qui est pour lui une véritable “pièce fétiche” en même temps qu’une “pièce monde”.

Il évoque cette troisième version “comme une tentative d’escalader l’Himalaya en pantoufles par temps de brouillard”. Manière non dénuée d’humour de dire la difficulté de l’entreprise, contrebalancée par le fait qu’il aborde ce monument avec Jacques Weber pour se glisser dans la peau du souverain trahi par sa progéniture. Ce qui rassure. D’autant que le comédien rêvait de ce rôle mythique pour couronner en beauté le demi-siècle (au moins !) qu’il a passé sur les planches. Une expérience éminemment nécessaire pour se lancer dans Lear.


Le Roi Lear – Du 9 au 18 novembre au TNP


 

 

 

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