Kader Attou : la force tranquille à la Maison de la danse

Originaire de Saint-Priest, Kader Attou est aujourd’hui à la tête d’un des centres chorégraphiques les plus importants de France, celui de La Rochelle. Grâce à un travail sans concession qui a tissé des liens à travers le monde, il est aujourd’hui le seul chorégraphe hip-hop français ayant su créer une véritable danse d’auteur. Présentée à partir de mardi à la Maison de la danse.

Programmé à deux reprises lors de la Biennale de la danse, Kader Attou est pour la première fois inscrit dans une saison de la Maison de la danse, avec The Roots (les Racines), une pièce pour onze danseurs qui illustre l’aventure humaine et artistique qu’il vit depuis vingt ans au sein de la danse hip-hop.

Nourri par ses voyages

La singularité de ce chorégraphe qui a grandi à Saint-Priest et qui s’est aussi formé aux arts du cirque vient du fait qu’il n’a jamais opté pour un hip-hop qui allait dans le sens du poil, celui des spectateurs et des programmateurs. Très tôt, il l’a confronté à la danse contemporaine ou au kathak indien, tout comme il a posé des réflexions parfois politiques, notamment sur l’Algérie, empruntant aussi des sensations et des émotions à de nombreuses rencontres qu’il a pu faire lors de voyages en Yougoslavie, en Palestine, au Brésil, en Inde, se nourrissant de spiritualité et de gestes de ces autres cultures.

Grave et tendre

Soutenue par un regard artistique sincère et parfois grave sur la condition humaine, sa danse n’oublie pas d’être ludique, poétique et tendre. On se rappelle par exemple comment, dans Petiteshistoires.com, il nous parlait de son père ouvrier aux trois-huit chez Renault, que le petit Kader imaginait en train de dessiner des 8 à l’infini dans son usine. Ce qui touche dans son travail, c’est le respect qu’il a pour ses interprètes, les faisant toujours apparaître uniques sur scène, cherchant leur sensibilité, les rendant toujours palpables au spectateur.

Kader Attou est le seul chorégraphe hip-hop en France qui a su véritablement intégrer – avec subtilité – une conception de l’espace et une gestuelle “contemporaines” lui permettant de sophistiquer son écriture chorégraphique, qui déploie un univers d’auteur à part entière et que l’on regarde évoluer, porté par une vraie force intérieure, loin de toute esbroufe scénique et esthétique.

Avec cette nouvelle pièce, il interroge ses racines, non pas identitaires, mais celles qui fondent aujourd’hui la danse hip-hop, sa transformation et surtout sa créativité, toujours en devenir !

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The Roots. Du 24 au 28 septembre, à 20h30 (sauf mercredi 25 – 19h30), à la Maison de la danse, 8 avenue Jean-Mermoz, Lyon 8e.

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La journaliste de Lyon Capitale était à la première du spectacle ce mardi 24 septembre : lire ici sa critique.

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