Affaire de famille : une famille en or

Et l'enquête laisse rapidement place à l'ennui.

Affaire de famille **

De Claus Drexel Avec André Dussolier, Miou-Miou, Hande Kodja, Eric Caravaca... Comédie policière. France. 1h30.

Un père sans histoire, une femme dévouée, une fille studieuse... Une famille en apparence bien tranquille voit sa vie bouleversée par la découverte d'un sac de sport rempli de billets. Bientôt l'image se fissure, le jeu des faux-semblants commence...

En 1989, dans Family Business, comédie policière récréative de Sidney Lumet, Sean Connery incarnait un braqueur sur le retour entraînant son fils (Dustin Hoffman) et son petit-fils (Matthew Broderick) dans un ultime casse voué à l'échec. Dans Affaire de famille, il est aussi question d'une famille, les Guignebont, chez qui un sac rempli d'argent va singulièrement bouleverser le précaire équilibre familial. Le père, Jean (André Dussolier), est un ancien footballeur, la mère (Miou-Miou) tient une infâme boutique de bibelots invendables, et la fille, Marine (Hande Kodja), fait du roller, faute de mieux. L'idée du film : reconstituer sous plusieurs angles la manière dont la famille est impliquée dans le détournement par deux petites frappes de la recette d'un match du GF38, le club de foot de Grenoble. Bon, dit comme ça, c'est sûr, question glamour c'est pas Ocean's Eleven. Et niveau multiplication des points de vue, on n'est ni dans Rashomon, ni chez Jackie Brown. Mais c'est bien ce procédé qui sauve le film en ménageant tout au long du film quelques rebondissements inattendus. Heureusement car Affaire de famille manque cruellement de rythme et, entre deux coups de théâtre, on s'ennuie ferme. D'autant que le réalisateur Claus Drexel ne semble pas vraiment savoir quel film il veut faire : entre tentations quasi-kubrickiennes (Drexel est fan), comédie familiale et polar en charentaise maladivement ravagé par la grisaille ambiante (on jurerait que Drexel est aussi fan de Derrick). On finit même par se demander si le vrai sujet du film n'est pas de montrer combien il est déprimant de vivre à Grenoble (les Grenoblois apprécieront). Manière peut-être de justifier pourquoi Jean Guignebont choisit le gangstérisme mou dans l'espoir de se carapater au Brésil : plutôt risquer la tôle que finir ses jours dans l'Isère, coincé entre deux montagnes et deux matches du GF38. Courage M. Guignebont, l'an prochain le GF38 jouera en Ligue 1. Comment ça, bof ?

KM

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