La mission régionale d’autorité environnementale a rendu son avis sur le projet de parc photovoltaïque à Montagnieu.
L'impact d'un parc photovoltaïque sur la biodiversité, la pollution des sols, et le paysage. Voilà sur quoi portait l'avis rendu par la Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) mardi 14 octobre. L'entreprise française TSE souhaiterait installer à Montagnieu, dans l'Ain, commune de près de 700 habitants, une centrale photovoltaïque au sol capable de fournir plus de 5 000 MWh d'énergie solaire par an.
Le projet de centrale photovoltaïque, dont la durée d’exploitation est prévue pour un minimum de 40 ans, s’étend sur une superficie totale clôturée de 3,22 ha dont 1,71 ha environ de panneaux en surface projetée.

La MRAe est chargée d'examiner l'impact environnemental des grands projets d'aménagement. L'avis qu'elle rend n'est ni favorable ni défavorable : il évalue seulement la qualité de l'étude d'impact et la prise en compte de l'environnement. Il est ensuite mis à la disposition de tous.
Pour ce projet de centrale photovoltaïque à Montagnieu, l'autorité environnementale demande plusieurs précisions :
- la caractérisation de la pollution des sols du site et les mesures prises pour éviter toute incidence sur les eaux et la santé de ce fait, absentes du dossier :
- l’évaluation des incidences du projet sur les chiroptères, et plus largement celles de la destruction de 52 % des haies, à mieux justifier, et les mesures prises pour y remédier, à approfondir ;
- la présence du Moustique-tigre, à prendre en compte lors de la conception des ouvrages, la
conduite et la finition des chantiers ; - les émissions de gaz à effet de serre liées au projet, à éviter, réduire et si besoin compenser ;
- le dispositif d’analyse de l’ensemble des données de suivi recueillies, permettant de réajuster les mesures d’évitement, de réduction et de compensation si nécessaires.

Les mesures "Éviter, réduire, compenser", grandes absentes du dossier
L'avis met en garde contre l'absence d'un bilan sur les émissions de gaz à effet de serre. Seule l'empreinte carbone du centre photovoltaïque a été calculée, jugée "plutôt succincte" et "peu étayée".
L’autorité environnementale recommande également d’appliquer la démarche Éviter – Réduire – Compenser à ces émissions de gaz à effet de serre (choix du type et de la provenance des matériaux, création de puits de carbone
en compensation, etc), "afin d’exposer clairement comment le projet contribue à l’atteinte des engagements nationaux et internationaux pris par la France pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique".
Conformément au code de l'environnement, le maître d'ouvrage devra répondre par écrit à cet avis, et cette réponse sera mise à disposition du public par voie électronique.
