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@ Tim Douet

Slahedine, libre grâce à la mobilisation de son lycée

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Le mot d'ordre avait tourné sur Facebook et les réseaux sociaux ces derniers jours. Des dizaines de jeunes s'apprêtaient à défiler en ville pour demander la libération de Slahedine Sadok, Tunisien de 20 ans, élève d'un lycée technique de Bron, en passe d'être expulsé. Il a été libéré à 11h ce mardi à la veille d'une manifestation de soutien. Récit.

La préfecture a-t-elle eu peur des jeunes Brondillants ? Soixante d'entre eux ont finalement défilé dans le calme et la joie, cours de la Liberté entre 14h et 15h ce mardi à Lyon 3e, à l'appel du Réseau Éducation sans frontières de Lyon. Venus défendre les intérêts de leur ami et camarade, Slahedine Sadok, Tunisien de 20 ans, scolarisé en CAP coffreur au lycée du bâtiment, Tony Garnier. Le jeune sans-papier a finalement été libéré, contre toute attente, ce mardi matin à 11h.

Tout a commencé vendredi 1er avril à la gare de la Part Dieu. Slahedine accompagne alors des membres de sa famille prendre le train, il leur explique, en arabe, comment acheter des billets. Les policiers le repèrent et décident de le contrôler, victime selon Catherine Tourier de RESF d'un "contrôle au faciès". Le jeune homme est aussitôt conduit au commissariat. Les policiers s'aperçoivent qu'il est sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui expire le 17 avril. Tous les recours ont été épuisés. Il est aussitôt placé en garde à vue, puis enfermé au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon près de l'aéroport, en attente d'un vol vers la Tunisie.

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En rétention, il raconte avoir reçu des dizaines de coups de fil la semaine dernière des élèves de son lycée. "ça a été dur, j'ai été arrêté en tee-shirt, et je suis resté les bras nus durant trois jours, j'ai eu froid, mais mon frère m'a finalement apporté des vêtements. J'ai envisagé tous les scénarios mais mes amis m'ont soutenu, ma petite amie est venue me voir tous les jours et mes profs m'ont appelé", raconte-t-il avec beaucoup d'émotions.

Philippe Bouvard, enseignant au lycée et membre de RESF éducation explique : "chaque fois qu'on nous confie des mômes, qu'on a la tâche de leur donner une formation, quand on vient nous les prendre en milieu d'année, c'est un mépris de notre travail. Sans compter la faute morale que cela représente. Se priver de la richesse que représente cette jeunesse ... ", déplore l'enseignant qui affirme qu'il n'était pas au courant que Slahedine était sans-papier au départ.

Slahedine a finalement été libéré ce mardi matin, peu avant la manifestation prévue par ses camarades au centre de Lyon. Un papier officiel lui a été remis à sa sortie du CRA qu'il garde précieusement dans son portefeuille. Il indique qu'il a jusqu'au 15 juillet pour quitter la France... Il va faire un nouveau recours et demander pour la troisième fois des papiers.

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