Marc Grivel, président du groupe Synergies au conseil métropolitain, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Après s'être historiquement tenu à distance des Républicains, le groupe Synergies qui regroupe les maires centristes du val de Saône et des monts d'Or se rapproche de la droite. "Il faut des gens qui ont envie de gouverner cette métropole d’une manière simple, logique, concrète, au ras du sol et non pas hors-sol. Pour y parvenir, il faut réunir le plus large possible. Tout le monde le dit depuis des mois, mais il y a encore du travail, car rassemblement ne signifie pas ralliement. Chacun doit comprendre qu’il a sa place et doit respecter les autres autour de la table", prône Marc Grivel.
Le président du groupe Synergies avance des propositions en matière de mobilités comme l'extension des horaires du métro. Il propose aussi une position d'équilibre sur les Voies lyonnaises : "Les pistes cyclables sont très décriées mais en centre-ville, c'est nécessairement une bonne idée. Mais il y a des kilomètres qui ne servent à rien".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Marc Grivel
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale, et aujourd’hui nous accueillons Marc Grivel, bonjour. Vous êtes président du groupe Synergies au Conseil Métropolitain. Lors des dernières élections métropolitaines, vous aviez fait une alliance avec David Kimelfeld. Vous êtes centriste, vous étiez allié au centre-gauche. Les élections métropolitaines approchent : Synergies va y aller seul ou avec d’autres partis politiques ? Est-ce qu’il pourrait y avoir une alliance ? On entend beaucoup parler d’une alliance avec Les Républicains, avec le bloc central, un retour à une case centre-droit qui correspond davantage à l’ADN de Synergies ?
L’ADN de Synergies est multisensibilité. Il est tiré de notre expérience dans un conseil municipal, en étant adjoint ou maire comme je l’ai été. Un conseil municipal, c’est un conseil de citoyens qui se réunissent pour présenter une liste dans leur commune et deviennent, s’ils sont élus, un conseil municipal. Il y a des multisensibilités qui se retrouvent sur un projet commun. Nous partons de là.
Il y a six ans, nous avions eu le soutien de David Kimelfeld, qui avait une sensibilité de centre-gauche. Aujourd’hui les choses sont différentes, puisqu’il ne continue pas sa route pour ces élections. Il est évident que si nous voulons faire évoluer le scrutin en faveur de gens raisonnables, qui défendent le bon sens et qui rassemblent le centre, il faut unir largement. Ce matin, il m’a fallu plus d’une heure et demie pour faire quatre kilomètres. Ce n’est peut-être qu’un cas ponctuel, mais cela montre qu’il faut des gens qui ont envie de gouverner cette métropole d’une manière simple, logique, concrète, au ras du sol et non pas hors-sol. Pour y parvenir, il faut réunir le plus large possible. Tout le monde le dit depuis des mois, mais il y a encore du travail, car rassemblement ne signifie pas ralliement. Chacun doit comprendre qu’il a sa place et doit respecter les autres autour de la table. C’est ce qui est en train de se faire, même si ce n’est pas facile, car il faut dépasser les étiquettes politiques, les comportements, les attitudes, les personnalités. Cela prend du temps. Heureusement, des réunions se tiennent. Nous serons certainement face aux électeurs, réunis et rassemblés le plus largement possible, dans quelques semaines.
Pour l’instant, la droite et la candidate Les Républicains, Véronique Sarsely, parlent beaucoup de mobilité, notamment de remettre davantage de voitures dans Lyon et d’en finir avec la ZTL. Est-ce qu’un programme axé sur la voiture peut suffire pour gagner la métropole ? Est-ce que la métropole se résume à cela ? Est-ce que vous partagez ces vues ?
Non, ce n’est pas de cette façon que l’on répond aux électeurs. Nous sommes sur le terrain. Nous retrouvons les citoyens sur les marchés et nous leur parlons. Leurs priorités sont bien sûr la mobilité, mais aussi la sécurité.
La mobilité, ce n’est pas remettre des voitures partout ou revenir en arrière sur la ZTL. Le partage de la voirie est évident. La réduction de la place de la voiture pour laisser de l’espace à ceux qui n’en avaient pas jusqu’à présent est logique. Mais il faut poser les vraies questions. La mobilité est aussi un problème de sécurité.
Dans nos propositions, il y a des mesures simples. Plutôt que de parler de gratuité partout, il faut se demander ce qu’il faut faire en matière de mobilité, de sécurité, d’économie. Un exemple : les métros et les transports publics s’arrêtent trop tôt le soir, même à minuit. Permettre des transports en commun tard dans la nuit, jusqu’à une ou deux heures du matin, est une décision importante. Cela répond à des questions de sécurité, permet aux jeunes de sortir le week-end, soutient l’économie. Les bus et métros qui circulent plus tard sont une mesure que les gens réclament. C’est très terre-à-terre, mais plus efficace qu’un discours théorique.
On voit dans les sondages que Jean-Michel est le grand favori à Lyon, et que cela semble bénéficier à Véronique Sarcelli pour la métropole. Une alternance semble possible. Comment expliquez-vous que les écologistes soient désavoués dans les urnes, ou dans les sondages ?
Les sondages reflètent un instant. Avec toutes les perturbations de la vie quotidienne, mettre un bulletin de vote après avoir mis trois quarts d’heure pour faire un kilomètre relève souvent de la réaction immédiate.
Pour vous, les dés ne sont pas jetés ? Il y a encore un match ?
Peu importe qui, mais quoi. Certaines mesures prises en matière d’écologie ne doivent pas être supprimées. Par exemple : les pistes cyclables. Elles sont décriées, mais l’amélioration de l’usage des voiries avec les vélos en centre-ville ou dans le périmètre urbain proche de Lyon est une bonne idée. Le trafic en vélo a été multiplié par 10, 20 ou 30. C’est la preuve d’une bonne réponse.
Mais lorsqu’on traverse la métropole de part en part, on voit des kilomètres de pistes qui ne servent à rien. Il y a eu du dogmatisme sur une bonne décision au départ. L’usage de la voirie par les vélos permet de réduire la pollution de l’air et constitue une bonne mesure en matière de santé publique.
