Etienne Blanc © Antoine Merlet
Etienne Blanc © Antoine Merlet

Propos polémiques sur Vichy : Étienne Blanc (LR) étrille le monde politique lyonnais après sa démission

Le sénateur et conseiller municipal avait tenu des propos jugés révisionnistes dans le JDD. Étienne Blanc (LR) a démissionné de son poste de président du groupe d'opposition au conseil municipal de Lyon. Dans un communiqué très amer, il critique des membres de la classe politique lyonnaise.

Dimanche 7 novembre, dans un communiqué adressé à la presse, le sénateur et conseiller municipal Étienne Blanc (LR) revient sur sa "semaine politico-médiatique locale un peu folle", et souhaite "s'expliquer", une nouvelle fois. Tout commence le 31 octobre, dans une interview de l'homme politique, publiée dans le JDD. Des propos, jugés révisionnistes et antisémites, y ont fait polémique.

Sous la pression de certains membres de son groupe au conseil municipal, notamment Pierre Oliver et Pascal Blache, les maires LR du 2e et du 6e arrondissement de Lyon, il a présenté sa démission de la présidence de ce groupe vendredi 5 novembre au soir.

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Une explication sur les propos révisionnistes

Dans l'interview du JDD, le sénateur est interviewé sur Éric Zemmour, possible candidat à la présidentielle, qui multiplie les frasques racistes, sexistes et antisémites. Dans cette article, Étienne Blanc affirme dans un premier temps que "les décrets de Pétain sont clairement antisémites", mais il déplore aussi "une pensée commune (...) qui interdit de se poser un certain nombre de questions".

Et en pose une : "Est-ce qu’en signant l’armistice, on n’a pas donné aux juifs les moyens de protection qui, pendant deux ans, permettaient de fuir le régime nazi ? Moi, je ne peux pas répondre". Une phrase qui a grandement fait polémique, à la gauche comme à la droite de l'échiquier politique, qui y voyaient là du révisionnisme.

Le sénateur et conseiller municipal, tente de s'en expliquer. "Éric Zemmour avait affirmé que la zone libre avait permis de protéger des juifs qui ont pu fuir à l’étranger. Sur ce sujet, j’ai répondu que seuls les historiens pouvaient apporter une réponse", argumente-t-il. Il plaide "un bout de phrase maladroite", et affirme avoir "toujours exécré l'antisémitisme".

Opposants et proches politiques vertement critiqués

À gauche comme à droite, tout le monde en prend pour son grade dans ce communiqué d'Étienne Blanc, visiblement très amer.
"En panne d’idées et de visibilité, la gauche à l’affut se précipite sur ce malentendu", s'indigne-t-il. Le sénateur écologiste du Rhône et conseiller du 7e arrondissement de Lyon, Thomas Dossus avait notamment accueilli la citation de son adversaire politique avec une pointe d'ironie. "Quelle surprise (non). L'homme qui fricotait avec Gollnisch (ancien conseiller municipal RN de Lyon, nldr) en 1998 se prend aujourd'hui de sympathie pour un pétainiste révisionniste...". Le groupe socialiste et le groupe "Pour Lyon" s'étaient aussi indignés de ces propos.

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"La séquence se serait arrêtée là si une poignée d’élus de ma famille politique, téléguidés par quelques éminents stratèges de l’ombre, n’avaient pas profité de l’occasion pour activer la fameuse stratégie de la terre brûlée", assène Étienne Blanc, envers son camp politique. On devine que Pierre Oliver et Pascal Blache sont particulièrement ciblés. Et les accusations envers son groupe sont lourdes : "unanimité fantôme", "rumeurs absurdes", "informations erronées données aux journalistes"... "L’épisode laissera assurément des traces dans la longue tragédie de la droite lyonnaise", déclare-t-il.

Un soutien réitéré à Michel Barnier

Peut-être pour faire taire les voix qui le voient se tourner vers Éric Zemmour, Étienne Blanc rappelle son "soutien plein et entier" à Michel Barnier, un des trois candidats que Les Républicains vont devoir départager pour la présidentielle.

"Mais il faut être sourd et aveugle pour ne pas constater qu’une grande majorité de nos électeurs et de nos élus sont interpellés par les questions soulevées, souvent avec outrance, par Eric Zemmour après avoir été mises sous le tapis depuis si longtemps", souligne-t-il dans le même temps. Seul l'avenir nous dira si le sénateur gardera cette ligne et ne se mêlera pas au projet zemmourien.

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