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Présidentielle : en meeting à Lyon, les macronistes étrillent Le Pen

Devant quelques 400 personnes, mardi soir à la Croix-Rousse, lors d'un meeting de soutien à Emmanuel Macron, les macronistes ont tapé sur celle qui monte dans les sondages depuis plusieurs jours, Marine Le Pen.

Le 2e tour, avant le 1er ? En tout cas, les macronistes avaient une cible, mardi soir, lors d'un meeting de soutien à la candidature d'Emmanuel Macron à la salle de la Ficelle, à la Croix-Rousse, à Lyon. Cette cible, c'est Marine Le Pen, qui monte, qui monte dans les sondages depuis plusieurs jours.

La candidate du RN se rapproche de Macron au 1er comme au 2e tour. Officiellement, pas trop d'inquiétude dans les soutiens du président. Mais une certaine anxiété en coulisses. Le discours, lui, est très offensif contre la finaliste de la présidentielle de 2017. Alors que Pécresse, Jadot ou encore Mélenchon n'ont été que très peu évoqués, les attaques ont fusé contre Marine Le Pen. Comme si c'était déjà le 2e tour. Comme si le 1er était enjambé. Ou comme si, pour eux, il fallait rattraper le temps perdu. Que Marine Le Pen avait été (beaucoup) trop épargnée pendant cette drôle de campagne.

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, le député savoyard Patrick Mignola, président du groupe Modem à l’Assemblée nationale et Marisol Touraine, l'ex-ministre socialiste de la Santé sous François Hollande (2012-2017) animaient ce meeting lyonnais. Devant quelques 300 militants, tous les députés LREM et Modem du Rhône et l'ancien président de la Métropole de Lyon (2017-2020), David Kimelfeld.


"Marine Le Pen a adopté une cape de banalité. Nous devons rappeler ce qu'elle est"

Christophe Castaner, ancien ministre LREM de l'Intérieur


"Eric Zemmour et Marine Le Pen ne sont que les deux faces d'une même extrême droite. L'enjeu dans les jours qui viennent, c'est de rappeler qui est Marine Le Pen, qu'est-ce qu'elle porte. Elle n'a pas changé sur ses convictions, sur le rejet de l'autre, elle reste la représentante d'un clan familial qui est candidat à la présidence de la République depuis les années 60", a attaqué Christophe Castaner, l'ancien ministre de l'Intérieur. Avant d'ajouter : "Elle a adopté une cape de banalité. Harry Pother avait inventé la cap d'invisibilité, elle c'est la cape de banalité. Et elle a lissé. Au fond, elle a réussi cela. Vous le voyez avec nos adversaires politiques : personne ne critique Marine Le Pen. Tout le monde tape sur Emmanuel Macron".

L'actuel président du groupe LREM à l'Assemblée nationale, proche d'Emmanuel Macron, poursuit : "Nous devons rappeler ce qu'elle est. Philosophiquement. Culturellement. Il y a de l'oubli. Et aussi réexpliquer l'impossibilité réelle de ce qu'elle promet. Une campagne présidentielle, c'est aussi de la franchise et de la vérité. On ne peut pas dire aux Français : on va baisser les taxes sur l'essence, on va baisser les taxes sur le travail, on va baisser les impôts des Français, on va augmenter les dépenses publiques dans les services publics, on ne va pas toucher à l'âge de la retraite, ça n'a aucun sens".


"Monsieur Zemmour a été l'idiot utile de cette campagne : il a banalisé Marine Le Pen"

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie


Même son de cloche chez Marisol Touraine, l'ancienne ministre socialiste de la Santé (sous François Hollande entre 2012 et 2017), ralliée depuis quelques semaines à Macron. "L'extrême droite s'est notabilisée, s'est respectabilisée. Marine Le Pen, à l'abri des outrances zemmouriennes, s'est tricotée au coin du feu l'image de la meilleure amie des animaux, la meilleure amie des chats. Elle se tricote ainsi l'image de la respectabilité pour faire passer les propositions les plus outrancières comme si elles n'existaient pas", tranche Touraine.

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, attaque aussi : "Monsieur Zemmour a été l'idiot utile de cette campagne : il a banalisé Marine Le Pen", poursuivant sur son programme qui "manque de crédibilité" et fait "de promesses en l'air". "Dans le programme de Marine Le Pen, vous avez la remise en cause du droit du sol, la remise en cause du droit d'asile - et j'invite tous les gens qui fuient un pays à aller déposer leur dossier dans le pays qu'ils fuient - vous avez une remise en cause de la PMA pour toutes, fondamentalement d'un point de vue économique c'est le catalogue de bonnes intentions et ça n'a ni queue ni tête", charge la ministre.

"Qui aurait pu faire mieux qu'Emmanuel Macron ? Avec les crises ?", interroge Agnès Pannier-Runacher à la salle. "Nous ne disons pas que nous avons tout résolu. On a des résultats, on a un bilan, mais on a encore à faire. Nous sommes prêts à affronter les défis", ajoute la ministre. "Nous sommes mobilisés pour défendre notre bilan, tout en entendant les critiques", poursuit Castaner.

"L'urgence, c'est de rassembler, de réunir. Nous avons besoin d'une vision positive, optimiste, qui rassemble. Je ne suis pas du tout béni oui-oui. Mais il faut une politique d'innovation, de solidarité, de sérieux européen, de sérieux social, de sérieux climatique, résolument tournée vers l'avenir", poursuit Touraine, pour justifier son ralliement au candidat LREM.

Le président - candidat Macron, suffisamment à gauche pour l'ex-ministre socialiste de la Santé ? Lui qui est souvent critiqué pour son basculement vers la droite par ceux restés fidèles au PS. "Emmanuel Macron rassemble, je suis certaine qu'il y a des femmes et des hommes qui se sentent appartenir à l'histoire de la gauche, qui se sentent appartenir à l'histoire de la sociale-démocratie, qui se retrouvent dans un projet de progrès, résolument optimiste, résolument solidaire, et sérieux. Car être solidaire, progressiste, ça n'est pas dilapider ce que l'on a pas, c'est s'engager sur ce que l'on peut. C'est faire reculer les frontières possibles, c'est construire un avenir sérieux et crédible", ajoute encore Marisol Touraine.

Dans la salle, certains militants, tout en restant optimistes, ne cachaient pas leur inquiétude face aux dynamiques de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. "Je ne suis pas inquiète, car l'inquiétude fait les mauvaises politiques. Je suis mobilisée. On doit tous se mobiliser", conclut Marisol Touraine.

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