Perspective de la place des Cordeliers dans la continuité de la rue Grenette. ©Folia

Plusieurs milliers de Lyonnais rejettent la transformation de la Presqu'île

La mairie du 2e arrondissement avait lancé en septembre dernier une concertation citoyenne concernant les projets Presqu'île à Vivre et Rive droite du Rhône. Si Pierre Oliver espère être entendu par la mairie verte, cette dernière ne semble pas vouloir tenir compte des résultats de cette concertation.

"Un travail considérable de nos équipes, un nombre de réponses incroyables et une opposition très ferme sur ces projets". Ce mercredi 15 novembre, depuis la mairie du 2e arrondissement, Pierre Oliver et ses adjoints présentaient à la presse les résultats de la concertation lancée le 15 septembre dernier. Il s'agissait pendant plus d'un mois de recueillir l'avis des habitants et commerçants du 2e arrondissement de Lyon sur deux projets phares de la municipalité verte de Grégory Doucet : le projet "Presqu'île à vivre" et celui concernant le réaménagement de la rive droite du Rhône.

"On avait voulu lancer notre propre concertation pour écouter au mieux les habitants du 2e car celle menée par la Métropole nous laissait un peu perplexes" se remémore Pierre Oliver au moment de détailler ce qui ressort de cette enquête réalisée au moyen d'un questionnaire de 17 questions distribué dans toutes les boîtes aux lettres de l'arrondissement. "Sur les 4587 réponses obtenues, on voit apparaître une vraie opposition aux deux projets" débute le maire Les Républicains, se félicitant d'un nombre de réponses "considérable quand on sait qu'aux [élections, NDLR] municipales, sur l'arrondissement on avait eu 9 000 votants".

3/10 pour les deux projets

Amenés à noter les deux projets de 1 à 10, le projet Presqu'île à Vivre, qui prévoit notamment l'instauration d'une Zone à Trafic Limité (ZTL) et qui a pour objectif plus globale l'apaisement de la presqu'île de Lyon, a ainsi obtenu la note de 3.06/10. Même sanction pour le projet du réaménagement de la rive droite du Rhône avec 3.07/10. "Et encore, on n'a pas mis la possibilité de mettre 0 au projet, sourit Pierre Oliver. Ca aurait certainement fait baisser encore un peu plus la note globale". Deux bonnets d'âne, pour deux programmes pris en exemple par l'édile de Lyon la semaine dernière comme les grands projets à mener dans la deuxième partie de son mandat de six ans.

La terrasse Grôlée du projet rive droite du Rhône © D.R.
La terrasse Grôlée du projet rive droite du Rhône © D.R.

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Que ce soit le projet de fermeture à la circulation automobile de la rue Grenette, sur lequel 100% des personnes ayant répondu au questionnaire et qui habitent dans la rue se disent opposées, ou pour la ZTL, où "70% des personnes ont un avis négatif sur le projet", Pierre Oliver déballe les chiffres pour démontrer encore une fois le rejet de ces deux projets en presqu'île "par une grande majorité des habitants du 2e arrondissement".

Une concertation rejetée par la Ville

"Quand on a un échantillon aussi large de gens qui ont répondu, on peut considérer que c'est représentatif, même si ce n'est pas un sondage" estime Pierre Oliver. L'élu LR espère, à travers les résultats de cette concertation, envoyés à la mairie centrale et à la Métropole de Lyon, faire bouger les lignes. "Je n'imagine pas Grégory Doucet et Bruno Bernard s'asseoir sur cette concertation et faire comme si de rien n'était" présume le maire de droite. "Ils ne peuvent plus prendre en otage les habitants du 2e avec ces différents projets".


"Ce genre de concertation ne sert pas à grand-chose (...) elle ne représente rien"
Valentin Lugenstrass, adjoint au maire de Lyon


Mais ces avis négatifs et ces notes médiocres ne semblent pas émouvoir plus que de mesure la majorité verte. "Cette concertation n'est pas représentative du tout, on ne peut en tirer aucune conclusion" explique à Lyon Capitale Valentin Lungenstrass, adjoint au maire de Lyon chargé des mobilités. "Quand on utilise des questionnaires avec des questions orientées, qu'on procède à une distribution sur l'ensemble du 2e arrondissement, dans des quartiers pas forcément concernés par les deux projets et quand on n'a aucune représentativité en matière d'âge, de lieux de vie ou encore de catégorie socio professionnelles, ce genre de concertation ne sert pas à grand-chose" lance l'élue vert. "Ça sert simplement le buzz et le clivage politique cher au maire du 2e arrondissement".

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"Mettre en place un rapport de force avec la mairie et la métropole"

Si Pierre Oliver avoue vouloir mettre en place "un rapport de force avec la mairie et la Métropole, qui ne peuvent plus fermer les yeux sur ces résultats", il envisage quand même une autre issue à sa concertation : "Peut-être que les écologistes n'ont pas la même idée que nous de la démocratie. Peut être que malgré ces résultats sans équivoque, ils vont vouloir foncer tête baissée sur ces projets jusqu'à la fin de leur mandat. Mais dans ce cas, je leur souhaite bon courage".

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"On est en dialogue permanent avec l'ensemble des acteurs du quartier" lui répond Valentin Lungenstrass. "On va continuer à avancer et à peaufiner ces projets, sans pour autant tenir compte de cette concertation qui ne représente rien" conclut-il.

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