rue de la République piétons piétonne
Plusieurs rues de Lyon vont être piétonnisées. (© Tim Douet)

Nuisances sonores en Presqu'île : les Lyonnais se rebiffent

Avec une amie, Pauline Grosjean a monté un groupe Facebook et une pétition pour dénoncer les nuisances sonores qui surviennent le soir en Presqu'île, comme les allers-retours de voitures. Les autorités se sont saisies du problème, et réfléchissent à la mise en place de radars-feux et vidéo-verbalisations, notamment rue Edouard-Herriot. À long terme, la question de la piétonnisation du centre-ville se pose.

Lyon Capitale : Vous avez lancé un groupe Facebook et une pétition contre les nuisances sonores en Presqu'île de Lyon. De quelles nuisances parlez-vous ?

Pauline Grosjean : On parle des soirées du vendredi et du samedi soir et des voitures qui font des allers-retours non-stop entre Bellecour et Terreaux en klaxonnant, en criant et en écoutant la musique à fond. On ne dort plus, c’est invivable. Certains nous disent qu’on devrait vivre à la campagne. Nous, on est conscient que l'on habite en centre-ville et qu'il y a du bruit. Et qu'il y ait du bruit le jeudi, le vendredi et le samedi soir, on le comprend et c'est normal. Mais là, on parle de personnes qui ne sont là que pour faire du bruit. Que ce soit en ville ou à la campagne, personne ne l’accepterait. Il faut aussi dire que ces gens sont alcoolisés et quand on est à pied, on ne se sent pas en sécurité non plus. Ce sentiment croît au fil des jours.

Pourquoi avoir décidé de mobiliser autour de vous contre les nuisances sonores en Presqu'île ?

Au départ, on est deux. Une amie à moi, qui est aussi administratrice sur le groupe Facebook, me dit en février : “Cette nuit, ça a encore été l'enfer. Est-ce que ça te dit qu'on essaie d'alerter nos voisins et les médias sur ce problème pour voir si on est nombreux à penser la même chose ?” On a fait un papier, créé un groupe Facebook, déposé des annonces dans les boîtes aux lettres de la rue Edouard Herriot et ça a pris relativement vite puisqu'en 10 jours, on avait 300 personnes sur Facebook. Aujourd'hui, le groupe compte 1200 personnes et la pétition a reçu 600 signatures.

Après cet appel à l'aide, avez-vous eu des contacts avec des dirigeants politiques ?

On a eu des contacts avec des élus. On a vu M. Broliquier (maire du 2e arrondissement, Ndlr) qui nous a reçus rapidement. Il nous a dit que jusqu’ici, il avait des retours isolés de riverains. Il était plutôt ravi que cette fois-ci, ce soit un groupe de personnes qui aborde le problème. Il a permis que se tienne une réunion la semaine dernière en présence du directeur de la police municipale et d’un représentant de la police nationale.

Qu’est-ce qui s’y est dit ?

Cela a permis de dresser un constat. Tous ont pris conscience du phénomène. Maintenant, il faut voir les moyens déployés. Au niveau de la police municipale, il y avait des opérations menées depuis mi-février. La police municipale dispose d’équipages dédiés aux rues Édouard-Herriot, de Brest et Paul Chenavard. Les vendredis et samedis, ils déploient une quinzaine de personnes mobiles. Le souci, c'est qu'ils sont là jusqu'à 00h30. Donc le point noir, c'est la suite de la nuit. Là, il n’y a qu’un équipage de police pour toute la zone. Donc clairement ce souci n'est pas prioritaire par rapport à d'autres types d'interventions comme les agressions, et on le comprend très bien.

Des mesures concrètes ont-elles été avancées ?

Ils continuent les contrôles pour voir avec le temps si cela fonctionne et si c'est dissuasif. Il y a aussi eu une demande de radar de feu au carrefour Herriot/Grenette, laquelle a été validée par la préfecture, donc il faut attendre le retour du ministère. Cela devrait aboutir prochainement. À moyen terme, le responsable de la police municipale a suggéré de faire une demande de vidéo-verbalisation sur la rue Edouard-Herriot, pour permettre de compléter le dispositif de policiers au sol. Cela pourrait prendre deux ou trois mois et aurait un vrai effet dissuasif. On doit tous se revoir fin mai.

Est-ce qu'au fond, la solution ne serait pas d'interdire la Presqu'île aux voitures ?

Sur le long terme, est-ce qu'une piétonnisation partielle peut améliorer les choses ? À titre personnel, je ne suis pas contre. Actuellement, on ne peut plus se garer en Presqu’île et les voitures tournent indéfiniment pour trouver une place. Cela fait dix ans que je vis dans ce quartier et l’on voit que tout est fait pour que ce soit de plus en plus pénible d'avoir une voiture dans cette zone, mais on ne va pas au bout des choses. Le résultat, c'est qu'aujourd'hui, c’est pénible pour les voitures et dangereux pour les piétons. C'est pour ça qu'il faut faire quelque chose.

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