Guillotière
@ Alison Pellotier

Nuisances à Lyon : après la Presqu'île, la Guillotière se met en colère

Depuis plusieurs mois, les habitants de la Presqu'île sont vent debout contre les incivilités et les nuisances sonores. Un mouvement qui semble faire des émules puisqu'une association et un collectif se sont aussi montés dans le quartier de la Guillotière pour retrouver calme, propreté et sécurité dans leur quartier. Ils viennent de lancer une pétition pour trouver des soutiens. Lyon Capitale les a rencontrés.

Lyon Capitale : Pourquoi avez-vous décidé de créer ce collectif ?

Collectif La Guillotière en colère : On est tous des habitants du quartier de la Guillotière au sens large, de la Thibaudiere à la place Bahadourian en passant par la rue Pasteur, etc.. Sur Facebook on s'est rendu compte qu'il y avait des réactions sur les derniers événements violents survenus dans le quartier. Il y a d'abord eu les manifestations de Gilets jaunes. Systématiquement la Presqu'île était fermée et c'est la Guillotière qui subissait les problèmes. Puis il y a eu ensuite la coupe d'Afrique des nations avec des nuits d'émeutes, des rodéos. Ça a été l'élément déclencheur. Beaucoup de gens étaient choqués.

Depuis vous évoquez surtout les nuisances du quotidien.

Après on a parlé des autres problèmes qui duraient depuis plus longtemps et qui s'amplifient notamment depuis deux ans. Ce sont ces problèmes que l’on énumère dans notre pétition (lire ici). Des incivilités au quotidien, les trafics en tous genres sur trois zones notamment : la place Mazagran, le square Saint-Michel et la place Gabriel-Péri. On a aussi la prostitution qui s'est ajoutée à tout ça, l’insécurité, l’insalubrité parce que le quartier est de moins en moins nettoyé, les marchés sauvages.

Quelles sont vos demandes ?

La priorité c'est de retrouver un semblant de tranquillité publique que l'on n'a pas en ce moment. On parle de plusieurs mesures précises dans la pétition comme la fin définitive des trafics de stupéfiants et cigarettes de contrebande, du marché sauvage de la place Gabriel Péri, la fermeture organisée du square Saint-Michel durant les horaires prévus par l’arrêté municipal réglementant l’usage des parcs et espaces verts de la ville, l’interdiction définitive de consommer de l’alcool aux abords des écoles Gilbert Dru et la mise en place de la vidéo-verbalisation pour les voitures garées en double-file sur les voies de bus ou pistes cyclables. On sait que le travail sera long. D'autres quartiers comme le 1er arrondissement ont eu des projets de redynamisation. On demande ça aussi. On est un quartier populaire, on veut le rester, mais il faut retrouver du dynamisme tout en gardant un équilibre. Je pense que l'idée de mettre le tramway sur les quais serait par exemple une bonne chose pour redynamiser la rue de Marseille. Notre objectif principal c'est vraiment la sécurité et la tranquillité publique parce que les classes populaires sont aussi touchées par ces problèmes-là.

Vous avez essayé de contacter des élus du 7e ?

On a un sentiment d'abandon total des élus. La présidente de l'association a rencontré des personnes au sein de la mairie du 7e et il n'y a eu aucune écoute et prise de conscience de ce que l’on vit. On a un sentiment de je-m’en-foutisme de leur part. On vit ça comme un abandon. Aujourd'hui, le projecteur est mis sur la presqu'île à raison. Mais il y a d'autres problématiques dans le 7e dont on parle moins. C'est pour cela qu'en miroir à Presqu’île en colère on a créé notre collectif. On joue aussi sur la proximité des élections parce que c'est toujours là que les politiques sont plus à l'écoute. On sait qu'ils ont un intérêt derrière. Pour le moment, on est une quinzaine dans l'association, mais l'objectif c'est de rassembler le maximum de personnes via la pétition et les réseaux sociaux afin de mettre en place des manifestations et d’interpeller les pouvoirs publics.

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