Les parkings lyonnais les plus pollués

Selon une étude de Coparly, les parcs de stationnement sont beaucoup plus exposés au dioxyde d'azote et au benzène que les abords de l'A7 et des plus grands axes routiers de l'agglomération. Les plus touchés sont les plus anciens et les plus fréquentés.

A bien y réfléchir, les parkings constituent des pièges idoines à pollution. Concentration de voitures, absence de vent : tout est fait pour que les gaz automobiles y stagnent avec bonheur. Coparly, l'organisme en charge de la surveillance de l'air lyonnais, s'est intéressé à 17 parkings souterrains et 8 parkings aériens à étages. Un travail mené en collaboration avec Lyon Parc Auto. Certains de ces parcs de stationnement voient défiler jusqu'à 4500 véhicules/jour.

Dioxyde d'azote : trois fois plus concentré à l'intérieur

Ces espaces clos sont équipés de systèmes de ventilation automatique, qui s'enclenchent chaque fois que la concentration en monoxyde de carbone est trop élevée. Problème : ce polluant est de moins en moins présent grâce aux améliorations apportées aux moteurs. De ce fait, la ventilation ne fonctionne pas assez et les parcs de stationnement sont plus pollués.

Au final, le dioxyde d'azote est trois fois plus présent dans ces parkings que dans l'air ambiant : 30 μg/m3 à Lyon centre, 80 μg/m3 au bord de l'A7, 100 μg/m3 en moyenne dans ces parkings et jusqu'à 300 μg/m3 dans le parking le plus pollué. Pour le benzène, les différences sont encore plus marquées : 1 à 1,5 μg/m3 dans l'air lyonnais, 3 μg/m3 au bord des grands axes routiers, 10 μg/m3 en moyenne dans les parkings et 40 μg/m3 dans le plus pollué.

Tous les parkings ne sont pas logés à la même enseigne. "Les concentrations en dioxyde d'azote et en benzène sont significativement plus faibles dans les parcs couverts à étage que dans les parcs souterrains", précise l'étude. Les plus pollués sont ceux où la fréquentation est la plus forte, comme République ou Part-Dieu et ceux qui sont les plus anciens, tels Terreaux ou Hôtel de Ville.

Un problème pour les salariés qui y travaillent

Attention toutefois à ne pas surestimer la pollution des parkings : "On respire l'air ambiant 24h/24 tandis que l'on reste cinq à dix minutes dans ces espaces clos", relativise Frédéric Bouvier, directeur de Coparly. La durée d'exposition à ces gaz est déterminant pour la santé : voilà pourquoi l'étude s'est intéressée aux locaux d'exploitation où travaillent des agents.

120 salariés de Lyon Parc Auto y sont basés. En moyenne, les taux de dioxyde d'azote et de benzène sont 43% et 27% moins élevés que dans l'aire de stationnement. "C'est quand même beaucoup plus que dans l'air extérieur", note Frédéric Bouvier. Le diagnostic va se poursuivre, en analysant notamment la concentration en particules fines. De son côté, Lyon Parc Auto va abaisser durant l'été les seuils de déclenchement de la ventilation. Les systèmes propres aux locaux d'exploitation vont être révisés.

Les parkings les plus pollués au dioxyde d'azote :

Poncet : 236 μg/m3

Hôtel de Ville : 266 μg/m3

Part-Dieu gare : 276 μg/m3
Terreaux : 325 μg/m3

Les parkings les plus pollués au benzène :

Hôtel de Ville : 25,1 μg/m3

Villeurbanne : 26,6 μg/m3

Croix-Rousse : 31,5 μg/m3

Gros Caillou : 40,6 μg/m3

Terreaux : 45,4 μg/m3

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