Photo d’illustration d’un centre de distribution d’Amazon. (Photo de GUILLAUME SOUVANT / AFP)

Le maire de Lyon ne veut pas d'un gigantesque entrepôt Amazon : "j'ai décidé d'associer Lyon à ce combat"

Un entrepôt logistique de 160 000 mètres carrés du géant du e-commerce Amazon pourrait voir le jour près de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, à Colombier-Saugnieu. Plusieurs associations n'en veulent pas et ont déposé des recours. "J'ai décider d'associer la ville de Lyon à ce combat", martèle le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, en ce jour de Black Friday.

Fin 2019, le tribunal administratif avait rejeté le recours de deux associations locales, Fracture et l’Acenas, qui se battent depuis des mois contre la construction d'un vaste entrepôt logistique de 160 000 mètres carrés du géant du e-commerce Amazon près de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry, à Colombier-Saugnieu.

Dans les prochains jours, la cour d'appel doit se prononcer sur l'attribution du permis de construire. De nouveaux recours ont été posés. "La Ville de Lyon a décidé de se joindre aux recours déposés par plusieurs associations contre l'installation d'un dépôt du géant du e-commerce à proximité de Lyon", explique ce vendredi le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet.

Le modèle Amazon ? "Ce n'est pas le modèle que nous souhaitons à Lyon"

"En cette période de crise économique, il est fondamental d'ancrer nos choix économiques. Le modèle de développement d'Amazon, il n'est pas celui pour lequel nous avons été élu (en juin 2020). Ce n'est pas le modèle que nous souhaitons à Lyon. Pour rappel, il a été établi qu'un emploi créé par Amazon, c'est 4,5 emplois détruits par ailleurs. Soutenir le commerce de proximité passe par le refus de l'installation d'entrepôts Amazon. J'ai décider d'associer la ville de Lyon à ce combat, à ce combat courageux porté par des associations de défense de l'intérêt public durable. Je le rappelle, ces associations ont à leur tête la "génération climat". La génération climat qui a aussi souhaité que nous soyons, ici, en gestion de cette ville", poursuit le maire de Lyon.

En cette journée de Black Friday, plusieurs collectifs livrent une journée de lutte face au géant du e-commerce. Alternatiba, Youth for Climate et Extinction Rebellion se sont notamment installés tout autour de la permanence de Thomas Rudigoz, député LREM de la 1re circonscription du Rhône, responsable, selon eux, de favoriser l'implantation d'Amazon dans la Métropole (lire ici).

Grégory Doucet au Centre de dépistage coronavirus du Palais des Sports de Gerland.

"Mon objectif, c'est de faire un exemple"

Doucet explique l'engagement de la ville de Lyon : "la force symbolique de l'engagement d'une ville comme Lyon, 3e ville de France, peut entraîner d'autres acteurs publics/privés dans la transition écologique. Par ce recours, mon objectif c'est de faire un exemple, d'envoyer un message, de faire des choix économiques. La direction à prendre, c'est de protéger une économie de proximité. Ce sont les commerces de proximité qui créent de l'emploi localement. C'est ça qui nous importe".

Le maire de Lyon s'appuie notamment une étude de deux économistes, Ano Kuhanathan et Florence Mouradian, qui montre que l'expansion du e-commerce aurait détruit, ces 10 dernières années, 81 000 emplois en France et 79 000 en Allemagne.

"Mon rôle, ce n'est pas de faire la morale à qui que ce soit, c'est de créer les conditions d'une consommation responsable et durable. Nous le faisons à Lyon depuis notre élection. Nous avons besoin de proximité et de liens sociaux. Nos commerces de proximité, ils sont essentiels pour maintenir ces liens humains et sociaux", conclut le maire de Lyon.

Lire aussi : Black Friday : un mouvement citoyen contre l'expansion d'Amazon à Lyon

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