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© Robin Favier

Le Grand Lyon a-t-il su gérer l'épisode neigeux ?

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Gérard Collomb, le Conseil général et la direction des routes centre-Est ont répondu positivement à la question mercredi soir alors que, plus de 24h après les premiers flocons, moins de 50% du réseau routier du Grand Lyon était déneigé.

Le Grand Lyon s’est défendu mercredi 1er décembre d’avoir mal géré l’épisode neigeux de la veille qui a surpris les Lyonnais avec ses 25 cm de neige. On n’avait pas vu ça depuis 1952, un épisode comme il en survient tous les 20 ans en moyenne selon les prévisionnistes. Mais les automobilistes qui ont mis jusqu’à six heures pour rallier leur domicile mardi soir, certains contraints d’abandonner leur véhicule sur le bas côté et d'utiliser des transports en commun défaillants avaient certainement une appréciation différente de celle du maire.

"Fallait-il faire autre chose que ce qui a été fait pour gérer cet épisode neigeux ?", Gérard Collomb, président du Grand Lyon, collectivité chargée du déneigement des routes, a posé lui-même la question mardi à 14h30, heure à laquelle il avait convoqué toute la presse au Grand Lyon, entouré de Denis Hirsh, directeur de la direction interregionale des routes (DIR) Centre-Est, de Jean-Luc Da Passano du Conseil général, de Thierry Philip, vice-président délégué au bien-être en ville et de Bernard Tabary, directeur de Kéolis, délégataire des transports en commun lyonnais, afin de désamorcer la crise.

Le maire, pas plus malin qu’un autre ?

"On savait qu’il allait neiger en début d’après-midi mardi, a reconnu Gérard Collomb, et que le gros de la neige tomberait entre 16h et 17h. J’étais moi-même à Eurexpo pour le salon Pollutec (déneigé prioritairement dès mardi matin) et j’ai fait comme beaucoup de gens, je suis parti quand j’ai fini mon job . Je me suis retrouvé coincé dans les embouteillages". Le maire a sous-entendu qu’il avait été prévenu et qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même d’être sorti en voiture alors qu’un bulletin d’alerte orange avait été publié par Météo France.

"Il ne servait à rien de saler préventivement les routes"

Quant à savoir s’il fallait saler les routes avant 12h45 mardi, heure à laquelle sont tombés les premiers flocons et heure de sortie, selon Thierry Philip, des premières saleuses sur le Grand Lyon ; le directeur de la propreté du Grand Lyon, Bruno Coudret a répondu négativement. "Le salage, a-t-il estimé, ne sert que lorsque la route n’est pas sèche et que 2 à 3 cm de neige sont prévus, ainsi il permet d’éviter que la neige ne tienne. Mais lorsque 25 cm tombent et que la route est sèche comme c’était le cas mardi, le sel ne fait que remonter l’humidité et favorise le verglas. Il n’empêche pas la neige de tenir, surtout lorsqu’elle tombe de manière ininterrompue". Il n’y avait donc rien à faire mardi selon les services du Grand Lyon, si ce n'est laisser sa voiture au garage.

Concernant le déneigement maintenant. Il a selon Bruno Coudret été ralenti par le fait que les saleuses-déneigeuses ont eu immédiatement à sortir leur lame mardi, afin de dégager la neige, ce qui a rallongé leur tournée de deux bonnes heures mardi. Par ailleurs, les engins se seraient retrouvés "englués" dans la circulation automobile mardi soir.

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Moins de 50% du réseau déneigé mercredi midi

Mercredi midi, le 1er niveau du plan de déneigement, c'est-à-dire les 850 km de voies prioritaires permettant d’accéder aux hôpitaux, aux établissements scolaires et aux grandes administrations de Lyon, ainsi que les 16 lignes de bus jugées prioritaires à Lyon (200 000 personnes transportées chaque jour) étaient déneigées, tout comme la moitié des 750 km de voies intercommunales correspondant au niveau 2 du plan de déneigement du Grand Lyon. Les accès à Eurexpo ayant aussi été traités de façon prioritaire dès mercredi matin afin de permettre au salon Pollutec de fonctionner normalement. Pour le reste, 1375 km de voies intercommunales étaient toujours enneigées mercredi midi, soit plus de la moitié du réseau routier du Grand Lyon.

La sécurité a été privilégiée au détriment du transport

Mardi à Lyon, même les transports en commun, excepté le métro, ne sont pas apparus fiables. "Ce qui a été privilégié, c’est la sécurité des passagers", s’est justifié Bernard Tabary, patron de Kéolis Lyon qui gère le réseau de transports en commun lyonnais. Kéolis aurait ainsi demandé à ses agents de s’assurer qu’aucun enfant mineur n’était laissé sans solution mardi soir pour rentrer chez lui. Les agents des TCL auraient eux même raccompagné des mineurs jusqu’à leur porte mardi soir. Kéolis a également appelé les 84 établissements scolaires concernés par la fermeture d’une ou plusieurs lignes de bus afin de les prévenir et de prévoir le retour des enfants. Jeudi, les transports scolaires (junior direct et cars départementaux) sont toujours suspendus à cause du verglas.

Concernant la fiabilité du tramway par temps de neige, et l’arrêt de T2 mardi soir, bloqué pendant plus de trois heures à cause de l’enneigement d’un camion sur l’une de ses voie ; l’épisode neigeux aura surtout mis en lumière la vulnérabilité de ce mode de transport par temps de neige. Un constat qui n’a pas empêché Gérard Collomb de lancer un nouvel appel en faveur du prolongement du T2 à Eurexpo. " J’ai vu [mardi] qu’il y a avait encore des gens qui étaient contre l’extension de T2 à Eurexpo. Ils vont rougir de honte en plongeant leur nez dans la neige ", a dit le maire qui évoquait les difficultés de circulation aux abords d’Eurexpo mardi soir.

Un épisode neigeux qui aura coûté 400 000 euros au Grand Lyon. Et pour finir, Jean-Luc Da Passano pour le Conseil général et Thierry Philip pour le Grand Lyon se sont félicités qu’il n’y ait eu aucun mort à déplorer durant ce phénomène météorologique exceptionnel, ce qui restait pour eux le principal, mercredi midi.

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