''Je n'ai jamais eu l'intention de leur faire du mal''

PROCÈS - Ce mercredi 30 mars débute le procès d'un Villeurbannais âgé de 32 ans, devant la Cour d'assises du Rhône. Mis en accusation pour tentative d'homicide volontaire, de vol avec arme et détention d'armes au préjudice d'un couple de Meyzieu, l'accusé conteste avoir eu l'intention de tuer ses victimes.

Il est 5h30 ce 17 juillet 2008, un individu pénètre par une fenêtre entrouverte dans une résidence de Meyzieu. En entrant dans la chambre, le propriétaire tombe nez-à-nez avec l'intrus ganté, encagoulé et armé. Il le supplie de ne pas lui faire de mal, dit qu'il lui donnera tout ce qu'il veut. Alertée par des bruits, son épouse arrive à son tour dans la chambre. L'agresseur la pointe avec son arme. Le mari s'interpose et un corps à corps commence entre les deux hommes. De violents coups sont assenés de chaque côté. Le propriétaire finit par maîtriser l'agresseur. Les policiers, avertis par un message radio, interpellent l'individu. Il est 6h20.`

Y avait-il intention de tuer ?

L'agresseur avait-il l'intention de tuer ses victimes ou non ? C'est le principal point de débat du procès qui s'ouvre ce mercredi aux Assises du Rhône. Sans emploi depuis octobre 2006, l'accusé raconte être tombé dans une spirale infernale : chômage, difficultés financières, cocaïne et endettement. Deux ans avant les faits, il avait repéré une BMW chez les propriétaires de Meyzieu. Le soir du 16 juillet, sous l'emprise de stupéfiants et en recherche d'une solution pour payer ses dettes, il se rend dans la résidence ''pour voler l'automobile''. Mais une fois dans la chambre, face à la réaction apeurée des propriétaires, il devient violent. Il aurait ''perdu le contrôle de la situation''.

"Il venait nous 'agresser' et nous tuer'', affirment de leur côté les victimes. L'homme les aurait en effet menacés de mort à plusieurs reprises au moment des faits : '' je vais te tuer ainsi que ta femme'' ou encore ''je vais te buter''. Pourtant l'accusé répète, tout au long de l'instruction : "je n'ai jamais eu l'intention de leur faire du mal". Il serait entré dans la maison seulement ''pour prendre les clés de la BMW''. Cependant, selon les déclarations des victimes, les clés se trouvaient sur le contact. Alors pourquoi est-il entré dans la maison pour les récupérer ?

Autre point de discordance : l'arme à feu. Les victimes auraient entendu des déclics alors que l'agresseur les visait et appuyait sur la détente. L'accusé déclare de son côté qu'il n'a pas manipulé la détente. Il aurait en plus ôté le chargeur du pistolet par peur que le propriétaire ne lui tire dessus pour se défendre. Les enquêteurs ont retrouvé le chargeur, hors de l'arme, sur le lit des victimes.

Le procès de l'agresseur, ouvert au public, se poursuivra jusqu'à vendredi aux Assises du Rhône. Le verdict sera prononcé dans la foulée.

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