Une colocation inclusive, mêlant personnes en situation de handicap et étudiants, vient d'ouvrir ses portes dans le quartier de Vaise (9e) à Lyon.
"Vous êtes bien ici ?", "Oh oui", répond l'une des habitantes de la colocation inclusive ALGED au président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard. Ce lundi 1er décembre, l'écologiste et la maire du 9e arrondissement, Anne Braibant, étaient présents rue de Saint Cyr, dans le quartier de Vaise, pour inaugurer un tout nouveau modèle de colocation partagée entre étudiants et adultes en situation de handicap.
Installée à la place d'un ancien foyer-appartement, l'initiative vise à proposer une offre d'habitat inclusif autonome et adaptée aux personnes en situation de handicap, tout en offrant à des étudiants la possibilité de se loger à des prix plus abordables : "Nous le savons, aujourd'hui les enjeux autour du logement sont énormes, les enjeux autour de l'autonomisation des personnes en situation de handicap le sont aussi, mais j'ai l'impression qu'avec cette collocation nous cochons pas mal de cases", salue la maire du 9e arrondissement.
"Nous mélangeons beaucoup de personnes différentes"
Ainsi, Léa, Léonie, Camille, ou encore, Aurélien sont répartis par trois, dans six appartements allant du T3 au T5. Dans chaque collocation, une place est réservée pour un étudiant. L'occasion pour ce dernier de s'engager auprès de personnes atteintes de handicap à travers des activités et des temps d'échange, tout en profitant d'un appartement plus grand, à un prix abordable : "Ça faisait deux ans que je vivais dans un 18m2, je commençais un peu à saturer et le sujet du handicap m'intéressait beaucoup donc j'ai sauté sur l'occasion", témoigne l'une des étudiantes.
Un espace partagé de 50m2 situé au sein de l'immeuble permet également l'organisation de temps collectifs entre colocataires, notamment accompagnés par la coordinatrice du projet ALGED, Catherine Chaize : "Dans cet espace, nous organisons des ateliers de cuisine, de maquillage, de peinture, de sophrologie...", souligne Catherine. "Nous mélangeons beaucoup de personnes différentes et c'est tout l'interêt de ce projet", ajoute le président de la Métropole.

"Je me sens moins seule"
Pour la plupart installés au sein de la collocation depuis septembre, les résidents semblent apprécier leur nouveau lieu de vie : "C'est super, nous avons chacun notre chambre, notre salle de bain, une grande pièce de vie, une cuisine et nous avons même un balcon", confie l'une des résidentes. Elle poursuit : "Habiter ici m'empêche de retomber dans mes travers, dans la solitude, ça me force à bouger, faire à manger et à voir du monde, je me sens moins seule."
Vivant seuls ou en foyer avant d'habiter dans la collocation, les résidents en situation de handicap évoquent également plus de liberté, d'autonomie et de partage : "J'apprends l'autonomie", "Je me sens plus en sécurité", "Je suis plus libre", "Moi j'adore quand on fait des soirées sushis", lancent-ils les uns après les autres. A terme, trois nouvelles personnes devraient intégrer la collocation inclusive, portant ainsi son nombre de résidents à quatorze.
