Indigo Weel arrête la location des vélos à Lyon, autopsie d'un échec

Les vélos en location Indigo Weel ne sont plus disponibles à Lyon depuis plusieurs jours. Le service est arrêté. Retour sur un départ en silence.

En temps normal, il était déjà très rare de croiser quelqu'un utilisant un vélo en libre-service Indigo Weel à Lyon. Ce système de location sans station n'a jamais rencontré le succès. Il était surtout décrié, car il engendrait de nombreux vélos ventouses. Ces derniers occupaient des arceaux de stationnement pendant plusieurs jours de suite sans bouger (lire ici).

En septembre 2019, Indigo avait retiré ses scooters électriques des rues de Lyon, invoquant la casse, mais évitait aussi de payer 80 euros par deux roues (lire ici). Les vélos se faisaient plus discrets depuis le début de l’année. Selon nos informations, discrètement, Indigo vient également d’arrêter son service de location de vélos à Lyon.

Indigo confirme son départ

Interrogée par Lyon Capitale, l’entreprise confirme l’information : "INDIGO weel n’est plus sur Lyon effectivement en raison du cadre réglementaire offert par la ville qui ne permet pas de développer une activité de mobilités partagées. Le cadre réglementaire lyonnais pour les engins de déplacement personnel étant d’autoriser tous les acteurs souhaitant se présenter sans limitation du nombre de véhicules". "INDIGO weel renforce son activité sur les villes qu’elle exploite actuellement et qui ont su mettre en place un cadre réglementaire structuré : Bordeaux, Toulouse, Tours, Angers et Metz", ajoute l’entreprise.

Un prix annuel à 79 euros

Cependant, Indigo ne précise pas un point important : la ville de Lyon fait payer une redevance d’occupation de l’espace public d’un montant de 24 euros par vélo, 30 euros par trottinettes (voir ici). Par ailleurs, des appels à candidatures vont également être lancés par Lyon pour limiter le nombre de "d’engins de déplacement personnel", comprendre les trottinettes, à 4000 (lire ici). Rien n'était prévu à Lyon pour réguler les vélos, le besoin ne s'en est jamais fait ressentir.

Indigo est arrivé dans un secteur où Vélo’v était largement implanté dans les rues et dans les esprits. Ce même Vélo’v qu’il est possible d’utiliser pour 31 euros par an en gérant bien, sans payer les minutes supplémentaires en le posant avant la barre des 30 minutes (voire 45 minutes pour les titulaires d’une carte TCL, LPA...).

Indigo avait un tarif à 0,05 euro la minute, ou un abonnement annuel illimité à 79 euros. Un prix qui comprend deux heures de location par jour, mais également sans la garantie pour l’utilisateur de toujours trouver un deux roues, quand les vélos rouges de Decaux sont omniprésents. Pour un abonné Vélo'v, peu d'intérêt de prendre un Indigo et de payer des frais supplémentaires. Pour les trajets courts, les trottinettes en libre-service ont pris une partie du marché, plus chères, mais plus rapides et simples à utiliser (un Indigo doit être verrouillé sur un point fixe avec un antivol). 

"Rares" sur les pistes

Dans ce contexte, Indigo n’est jamais parvenu à s’imposer, les modèles à assistance électrique promis régulièrement ne sont jamais arrivés. Lors de différents comptages de vélos et trottinettes réalisés par la métropole, les Indigo sur les pistes cyclables étaient "très rares". Pourtant l’usage "bicyclette" progresse de 10 à 15 % chaque année sur l’agglomération. Après Gobee bike, Indigo Weel est donc le deuxième service à se casser les dents à Lyon. Vélo'v reste le roi indétrônable. 

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