Environ 2 200 personnes se sont mobilisées quai Augagneur. ©Nathan Chaize

"Il faut l'indexation des salaires sur l'inflation" : à Lyon, environ 2 200 ont répondu à l'appel des syndicats

Ce mardi 18 octobre, environ 2 200 personnes (selon la préfecture) se sont rassemblées dans le calme sur le quai Augagneur pour demander "la hausse générale des salaires".

Il fallait avoir l'art de se faufiler pour se déplacer sur le quai Augagneur ce mardi après-midi. Ici, le traditionnel snack, là, une pancarte sur laquelle est griffonné le slogan : "Qui sème la misère, récolte la colère". L'appel à la mobilisation interprofessionnelle a visiblement été entendu, les grévistes et manifestants ont été nombreux. 2 200 selon la préfecture.

Le rendez-vous était fixé à 13 h 30. Éducation, santé, commerce, énergie, chimie, les syndicats étaient remontés à bloc, les réquisitions des grévistes de la raffinerie de Feyzin ont joué un rôle de moteur. Une revendication était sur toutes les bouches : "augmenter les salaires".

Pedro Afonso, représentant syndical de la raffinerie de Feyzin. ©Nathan Chaize

"L'indexation des salaires sur l'inflation"

"On voit bien aujourd'hui que la question des salaires est incontournable dans toutes les entreprises", lance Laurent Aubeleau, représentant régional de la CGT cheminots. Avec une inflation autour des 6 %, l'augmentation de 1,4 % obtenue par le syndicat en juillet dernier ne suffit pas : "On veut minimum 7 %", ajoute le représentant. Au micro, applaudi tel le héros du mouvement, Pedro Afonso, délégué syndical de la raffinerie de Feyzin résume : "Ce qu'il faut, c'est l'indexation des salaires sur l'inflation".

Les manifestants étaient armés de leur sens de la formule. ©Nathan Chaize

Il faut dire que la mobilisation sur les sites de Total, dont Feyzin, a donné des idées et a rassemblé les travailleurs autour d'un slogan : "grève générale". La réquisition de sept salariés du site lundi 17 octobre a quant à elle indigné et donné de l'élan au mouvement : "On est là en premier lieu pour soutenir les salariés de Total qui subissent une atteinte grave à leur droit de grève", insiste Géraldine Museo, secrétaire générale de Force ouvrière service public et santé.


"On ne peut pas forcer les salariés à faire grève, il faut qu'il y ait une adhésion !"
Laurent Aubeleau, CGT Cheminots


Pedro Afonso dénonce la manière dont ont été actées ces réquisitions. "Nous l'avons appris par une dépêche AFP reprise par BFM", lance-t-il. Selon le représentant syndical, les forces de l'ordre sont venues au domicile des personnes réquisitionnées : "Vous imaginez bien le traumatisme pour les enfants."

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Colère et inquiétude

Vêtus de leurs blouses blanches, les personnels de santé étaient venus en nombre ce mardi après-midi. Eux aussi ont obtenu une hausse des salaires en juillet, à hauteur de 3,5 %. Mais eux aussi, la considèrent insuffisante. "En plus des salaires on demande d'arrêter les fermetures de lits et de services, la titularisation des contractuels et la réintégration des personnels non-vaccinés", égraine Géraldine Museo.

D'abord rassemblés place Guichard, les personnels des lycées professionnels ont ensuite rejoint le rassemblement. Ils étaient environ 20 % à se mobiliser dans l'Académie de Lyon. S'ils se sentent concernés par la question des salaires, c'est surtout la réforme du lycée professionnel qui les préoccupe : "La réforme va augmenter le temps en entreprise des jeunes alors qu'ils ont au contraire besoin de plus de cours, d'être à l'école, accompagnés", explique Nicolas Chaphard, professeur d'histoire au Lycée Rabelais à Dardilly et membre de la CGT Éduc'action. Plus de temps en entreprise, c'est moins de temps à l'école et potentiellement moins de professeurs, une source d'inquiétude pour les enseignants.

"Va-t-on réussir à reconduire la grève ?"

Au micro, le collectif des sans-facs, des lycéens, la CGT Arkema, les prises de paroles s'enchaînent. Une question est dans tous les esprits : faut-il reconduire la grève ? "Évidemment, il le faut si l'on veut mettre un coup à ce gouvernement", répond le syndicat Solidaires.

"Nous allons décider de la suite en assemblée générale. Va-t-on réussir à reconduire la grève ? On ne peut pas forcer des salariés à faire grève il faut qu'il y ait une adhésion", tempère de son côté Laurent Aubeleau de la CGT Cheminots.

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